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Novembre est le mois de la sensibilisation à l'ostéoporose

Les femmes et les hommes âgés de 50 ans et plus qui prennent des suppléments de calcium et de vitamine D pour prévenir l'ostéoporose peuvent aussi envisager d'ajuster leur apport quotidien en protéines. Selon une étude récente menée par l'Étude canadienne multicentrique sur l'ostéoporose (CaMos), les personnes âgées qui ont une alimentation restreinte en protéines sont plus à risque d’augmenter leur fragilité osseuse et d’avoir des fractures.


L’endocrinologue du CUSM Dr David Goltzman est l'investigateur principal de l'Étude canadienne multicentrique sur l'ostéoporose (CaMos), une ressource exceptionnelle pour l’avancement des connaissances sur la santé et le vieillissement au Canada.

 

 « Nous avons constaté que la protéine laitière, peut-être parce qu'elle contient aussi du calcium, était particulièrement importante pour la densité minérale osseuse, un indicateur de l'ostéoporose », dit l’endocrinologue Dr David Goltzman, chercheur principal de CaMos et directeur du laboratoire de recherche sur le calcium de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. « Nous avons également constaté qu’une faible consommation de protéines, peu importe la source (animale, végétale ou produits laitiers), augmente le risque de fractures. » 

Le Dr Goltzman a décidé d'entreprendre cette étude parce que les données scientifiques portant sur les effets des protéines sur l'ostéoporose sont contradictoires.

 « La théorie qui prévalait était que vous ne devriez pas manger trop de protéines, parce que l'acide qui lui est associé pourrait conduire à la perte osseuse, explique le Dr Goltzman, qui est également professeur de médecine à l'Université McGill. Mais notre étude montre que pour les adultes plus âgés, trop peu de protéines peuvent être nocives pour la santé des os. » 

Le Dr Goltzman recommande aux adultes de plus de 50 ans de s’assurer qu’au moins 15 pour cent de leurs calories quotidiennes proviennent des protéines.

« Santé Canada juge que le seuil minimal acceptable de l’apport en protéines est de 10 %, mais cela ne suffit pas à prévenir les fractures chez les personnes de plus de 50 ans, en particulier pour celles qui présentent des risques élevés de fracture, dit-il. Les protéines, comme le calcium, sont des éléments essentiels au maintien et au renouvellement de l’os. En outre, l'apport en protéines est également important pour le maintien de la fonction musculaire qui peut aider à préserver la densité minérale osseuse. »

Une étude fructueuse à long terme

L’étude des données CaMos a donné lieu à plus de 120 publications. L'initiative a débuté il y a 20 ans et 10 000 participants ayant une moyenne d'âge de 60 ans ont été recrutés dans neuf centres universitaires à travers le Canada. Bien qu'aucun participant n’ait été recruté à Montréal, la ville a été le centre des opérations ayant trait à la compilation  et à l’analyse des données. Examinant les causes et les traitements, en passant par la génétique et la qualité de vie, l'étude, internationalement reconnue, a contribué de manière importante au développement des connaissances sur l'ostéoporose. Le Dr Goltzman souhaite ardemment que CaMos continue à recevoir du financement des Instituts de recherche en santé du Canada.

« Des 10 000 participants, il n’en reste plus que 3 500 maintenant, dit-il. Nous aimerions élargir l'étude pour inclure les membres de la famille et les amis des participants ainsi qu’une minorité ethnique. Nous tenons également à examiner l'interaction entre l'ostéoporose et les maladies, telles que l'artériosclérose, le diabète et la sarcopénie (perte musculaire due au vieillissement). Nous avons besoin de vingt années de plus pour continuer à étudier l'ostéoporose. »

Quelques faits au sujet de l'ostéoporose

• L'ostéoporose est une maladie caractérisée par une détérioration des tissus osseux. Elle est souvent appelée la « voleuse silencieuse », parce que la perte osseuse se produit sans symptôme, jusqu'à ce qu’il y ait une fracture, en particulier de la hanche, de la colonne vertébrale ou des poignets.

  • Environ 1,4 million de Canadiens souffrent d'ostéoporose. Elle est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
  • Les fractures liées à l'ostéoporose sont une cause majeure de douleur, d’invalidité et de décès.
  • Des données récentes suggèrent que chaque fracture de la hanche représente un coût total de 34 600$, incluant le séjour à l'hôpital, la rééducation et le système de sécurité sociale.

Sources : Étude canadienne multicentrique sur l'ostéoporose et Ostéoporose Canada