Atténuer la fatigue liée au cancer, un pas à la fois

Selon une équipe de chercheurs de l’Université McGill, un programme d’activité physique dont le niveau n’est « ni trop faible, ni trop élevé » se révèle prometteur pour atténuer la fatigue liée au cancer.
 
Une équipe de chercheurs de l’Université McGill, s’est intéressé à la fatigue éprouvée par les personnes atteintes de cancer parce qu’il s’agit de l’un des symptômes les plus envahissants associés au cancer, accentuant la détresse et perturbant tous les aspects de la vie quotidienne; or, peu de recherches ont été effectuées sur la façon de composer avec ce problème. Nancy Mayo, chercheuse au Centre de recherche évaluative en santé de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, s’emploie à relever ce défi. Dans le cadre d’une récente étude pilote, elle a mis sur pied un programme de marche personnalisé de 8 semaines pour 26 personnes atteintes de cancer au stade avancé dans le but de réduire leur niveau de fatigue.
 
« Nous avons conçu des programmes de marche personnalisés en fonction de la capacité de chaque participant, cette dernière ayant été mesurée au moyen d’un podomètre et augmentée graduellement selon le niveau personnel de fatigue », explique la professeure Mayo, également professeure à l’École de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill.
 
« Ainsi, les patient qui faisaient moins de 5 000 pas par jour devaient augmenter leur parcours quotidien de 10 % chaque semaine », précise la professeure Mayo. « Si le niveau de fatigue demeurait le même ou diminuait, le nombre de pas augmentait. En revanche, si le niveau de fatigue augmentait, le nombre de pas demeurait le même; enfin, si le niveau de fatigue augmentait pendant deux semaines consécutives, le patient devait réduire le nombre de pas proportionnellement à l’augmentation précédente. »
 
Les participants devaient tenir  un journal quotidien faisant état de leur fatigue et ils recevaient chaque semaine un appel téléphonique standardisé visant à évaluer leur niveau de fatigue.
 
« Nous avons découvert que l’effet de ce programme sur la fatigue était assez marqué; la marche favorisant une meilleure capacité physique fonctionnelle et améliorant le sentiment général de bien-être », ajoute la professeure Mayo. « Fait intéressant, en général des périodes plus courtes d’exercice de faible intensité pendant une plus courte durée ont eu des effets prometteurs sur la fatigue liée au cancer. Ces résultats viennent étayer la théorie selon laquelle il faut renforcer les ressources des patients plutôt que de les épuiser. »
 
« Les résultats de notre étude pilote sont prometteurs, mais nous devons poursuivre nos travaux dans le cadre d’une étude de plus grande envergure », affirme la chercheuse, qui a présenté une demande de financement auprès des Instituts canadiens de recherche en santé afin de poursuivre ses recherches.
 
Cette étude a été financée par le CUSM et le Concours de projets pilote de l’Institut de recherche. Elle a été réalisée au CUSM dans le cadre du Programme de nutrition et de réadaptation en oncologie.
 
L’article Pedometer-facilitated walking intervention shows promising effectiveness for reducing cancer fatigue: a pilot randomized trial, par Nancy E. Mayo, Carolina Moriello, Susan C. Scott, Diana Dawes, Mohammad Auais et Martin Chasen, a été publié dans la revue spécialisée Clinical Rehabilitation.
DOI : 10.1177/0269215514536209 
 
Personnes-ressources : 
Cynthia Lee
Relations avec les médias
Université McGill
Tél. : 514 398-6754
[email protected]
 
 
Julie Robert
Coordonnatrice des communications (recherche)
Affaires publiques et planification stratégique 
Centre universitaire de santé McGill 
Tél. : 514 934-1934, poste 71381 
[email protected]