Tendre la main aux personnes dans le besoin

Syndrome de stress post-traumatique, anxiété, dépression et stigmatisation sont autant de maux auxquels font face plusieurs des patients de la Clinique des maladies virales chroniques (CVIS) de l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill. La CVIS a développé au fil des vingt dernières années une expertise auprès des réfugiés séropositifs, recevant plus de demandeurs d’asile depuis l’été dernier, soit 10 % de ses patients actuels.

Parmi les membres les plus vulnérables de cette population sont des femmes venues au Canada dans l’espoir d’une vie meilleure, avec très peu d’argent et, souvent, la responsabilité de subvenir aux besoins de leurs enfants.

Tendre la main aux personnes dans le besoin

Minuoja Chandramohan, étudiante en médecine à McGill, a été fortement touchée par la réalité de ces patientes lors de son expérience longitudinale en médecine familiale à la Clinique CVIS aux côtés du Dr Bertrand Lebouché.

« Je voyais toutes ces femmes remarquables arriver avec leurs enfants. Il ne s’agissait pas que de leur administrer des médicaments, mais aussi de s’occuper de leur bien-être émotionnel. Petit à petit, j’en ai appris plus sur elles, sur leur famille, sur tout ce qu’elles avaient affronté », explique-t-elle.

Un contact personnel

Minuoja trouve sa motivation à s’impliquer auprès des femmes marginalisées de Montréal dans sa compréhension intime de leur vécu, sa compassion et son désir de changer les choses. Alors qu’elle était jeune fille, elle a eu, avec sa mère et son frère, à trouver secours dans un refuge local durant une période difficile de leur vie. Elle garde un souvenir vibrant de la bonté des bénévoles et des travailleurs sociaux.

Alors qu’elle commençait ses études en médecine à McGill, Minuoja s’est jointe au club Santé et hygiène pour les sans-abri. Là, elle a rencontré Daniel Kaufman, lui aussi étudiant en médecine, et lui a fait part de son idée de créer des trousses d’hygiène pour les patientes de la clinique CVIS. Daniel a immédiatement aimé l’idée, et de là, Helping Hands est né.

« Nous n’étions pas riches lorsque j’étais enfant, mais mon père était du genre à prendre un moment le weekend non seulement pour aider une personne dans le besoin, mais pour parler avec elle et en apprendre sur sa vie, dit Daniel. C’est quelque chose qui m’est resté en grandissant. »

Daniel a perdu son père à l’âge de 12 ans. Sa mère et sa sœur ont bénéficié de l’aide de la communauté des banques alimentaires locales pour subsister. Il a su en vieillissant qu’il devait faire de son mieux pour redonner au suivant, et s’est impliqué activement dans des collectes de fonds communautaires.

Collaborer avec le personnel du CUSM

Lorsque Daniel et Minuoja ont commencé à travailler sur le concept de Helping Hands, le Dr Lebouché leur a présenté Claire Duchesneau et Pedro Mejia, les travailleurs sociaux de la Clinique CVIS.

« Quand le Dr Lebouché m’a demandé de les rencontrer et qu’ils m’ont raconté leur histoire, j’ai été très émue. Il est impressionnant de voir des étudiants en médecine, nos futurs travailleurs de la santé, arriver avec une telle sagesse, un tel vécu. Ça va de toute évidence enrichir leur rapport avec nos populations de patients plus vulnérables », dit Claire.

Selon le Dr Lebouché, le projet de Minuoja et de Daniel illustre bien ce que l’implication des étudiants peut donner.

« En tant qu’étudiants, vous n’êtes pas ici seulement pour apprendre dans le cadre de l’école de médecine. Vous pouvez aussi vous laisser toucher et inspirer par les personnes que vous rencontrez », dit-il.

Qu’y a-t-il dans les trousses?

Pour lancer leur projet, Minuoja et Daniel ont pu obtenir du financement de quelques subventions et prix, et ont aussi créé une page de collecte de fonds sur Chuffed.org. Ils ont amassé 4 000 $ jusqu’à présent, ce qui représente 400 trousses d’hygiène. Lorsqu’est venu le temps d’acheter le matériel pour les trousses, Minuoja a contacté des refuges locaux pour femmes afin de bien cerner leurs besoins. Dix articles de base ont été choisis pour commencer :

  • 10 serviettes hygiéniques
  • des lingettes pour bébé
  • de la pâte dentifrice et une brosse à dents
  • des préservatifs
  • du shampoing
  • du gel douche et de la lotion corporelle
  • des protège-slips (25 à utiliser durant le mois)
  • des tampons

L’équipe de Helping Hands a assemblé 50 trousses jusqu’à présent — 25 pour chaque travailleur social de la clinique — et consulte Claire et Pedro afin d’identifier quels articles pourraient y être ajoutés ou éliminés. Comme il s’agit d’un projet en développement, ils collaborent avec le personnel de la Clinique CVIS pour aider à mieux servir les patients.

L’équipe sollicite les dons en argent et en nature, et travaillera en partenariat avec la Fondation du Centre universitaire de santé McGill dans le but d’amasser des fonds pour le projet et de le rendre durable.

« Il est vraiment agréable de travailler dans un environnement ouvert aux contributions des étudiants en médecine, et de collaborer avec l’équipe », dit Minuoja.

« Il est aussi réjouissant de sentir qu’on peut faire une différence à ce stade précoce de notre carrière », ajoute Daniel.

Pour en savoir plus au sujet de Helping Hands, visitez leur page Facebook : https://www.facebook.com/helpinghandsmcgill/

Pour faire un don, visitez : https://muhcf.akaraisin.com/ui/16273/participant/4340125