Les personnes qui souhaitent suivre un traitement doivent contacter la clinique par téléphone. L'infirmière d'accueil expliquera le service et les conditions d'admission et recueillera les informations démographiques préliminaires, la consommation actuelle et passée de substances et les antécédents de traitement de la dépendance. Une note de recommandation de votre fournisseur de soins de santé actuel, d'un psychothérapeute ou d'un conseiller en dépendance est requise.

Le jour de l'évaluation, il y a un entretien avec l'un des thérapeutes de l'équipe, interne en psychologie ou résident en psychiatrie, ainsi qu'avec l'un des psychiatres de l'équipe. L'évaluation comprend des questions relatives à la consommation d'alcool et de substances, aux antécédents médicaux, aux antécédents psychiatriques, à la famille et aux relations, aux problèmes juridiques et aux antécédents scolaires et professionnels. L'ensemble de ce processus dure entre deux et trois heures et se conclut par un plan individualisé pour rejoindre le programme de traitement. Un échantillon d'urine pour le dépistage de l'alcool et des drogues est requis lors de l'évaluation.

La désintoxication peut être effectuée de manière sûre et efficace dans le cadre d'un traitement ambulatoire ou hospitalier. La plupart des patients se désintoxiquent en ambulatoire, avec ou sans médicaments pour gérer le sevrage. Cependant, certains patients peuvent avoir besoin d'être admis à l'hôpital pour une désintoxication lorsque le sevrage dans un cadre ambulatoire peut être dangereux.

La désintoxication en milieu hospitalier comprend des évaluations médicales et infirmières quotidiennes pour aider à soulager les symptômes immédiats du sevrage, à surmonter la dépendance physique et psychologique aux substances, ainsi qu'à diagnostiquer et traiter les maladies psychiatriques concomitantes. Quatre lits sont alloués au programme de psychiatrie des dépendances pour la désintoxication à l'unité de psychiatrie 4 Ouest de l'Hôpital général de Montréal.

Après avoir reçu leur congé de l'hôpital, certaines personnes poursuivent le programme de consultation externe, tandis que d'autres sont dirigées vers des centres résidentiels de réadaptation en dépendance.

Une pharmacothérapie fondée sur des données probantes est offerte selon les indications pour les troubles liés à la consommation d'opioïdes, d'alcool et d'autres substances. 

Les interventions pharmacologiques comprennent, sans s'y limiter, la buprénorphine et la méthadone dans le traitement des troubles liés à la consommation d'opioïdes ; la naltrexone, l'acamprosate, le disulfirame et d'autres médicaments dans le traitement des troubles liés à la consommation d'alcool ; la gestion intégrée des troubles psychiatriques concomitants (par exemple, les troubles de l'humeur et de l'anxiété, le SSPT, le TDAH et les troubles psychotiques) ; ainsi que la prise en charge des patients souffrant de dépendance et ayant des antécédents de douleur chronique ou de traumatisme.

Après la désintoxication (si nécessaire), les patients peuvent participer soit à la phase 1 régulière (un groupe par semaine), soit au programme de jour intensif (cinq jours par semaine). Quelle que soit l'intensité choisie, le programme de thérapie aiguë dure environ six semaines ; il comprend des conseils individuels hebdomadaires, un suivi psychiatrique si nécessaire et un dépistage urinaire régulier de l'alcool et des drogues. Un membre de la famille ou un proche est invité à se joindre au patient pour l'une des réunions individuelles avec son thérapeute. Les proches jouent un rôle important dans le rétablissement et un bénéfice mutuel peut être obtenu en permettant au patient et au membre de la famille d'en apprendre davantage sur les conséquences et les réactions que peut engendrer la consommation de substances à long terme.

La thérapie est largement basée sur des techniques psychoéducatives, cognitives-comportementales et d'entretien motivationnel. Le programme de jour comprend également un groupe de pleine conscience, un groupe d'expression créative, une réunion de conférenciers (organisée par le programme de transition vers le rétablissement) et un groupe d'aptitudes à la vie quotidienne. Le programme de jour offre une structure et un soutien aux personnes qui se remettent de troubles liés à la consommation de substances.

Les personnes qui ont terminé avec succès la phase I (régulière) ou le programme de jour, et qui sont motivées pour consolider un mode de vie sans alcool ni drogue, sont invitées à rejoindre le programme de thérapie d'entretien. Pour participer à la phase II et en bénéficier, il est important que les personnes aient des objectifs spécifiques et définissables concernant leur guérison de la dépendance. Le programme régulier de la phase II dure entre six et douze mois ; des séances de thérapie de groupe sont proposées chaque semaine, ainsi qu'un soutien individuel supplémentaire en cas de crise. Les groupes spécialisés de la phase II comprennent un groupe de femmes axé sur les traumatismes, un groupe sur le double diagnostic et un groupe sur les compétences de gestion de la vie.

Le programme propose également des options de phase II limitées dans le temps à différents moments de l'année (d'une durée de six à huit semaines). Les patients peuvent choisir de participer à un groupe à durée limitée à la place ou en plus d'un groupe régulier de phase II. Il s'agit de groupes axés sur les compétences, comme la prévention des rechutes, la régulation émotionnelle, l'apprentissage de la vie après la dépendance et la gestion du stress.

Prévention des rechutes

La prévention des rechutes est une composante importante du traitement des troubles liés à la consommation de substances ; elle aide les patients à comprendre et à gérer le processus de rechute. La prévention des rechutes est basée sur une approche cognitivo-comportementale du traitement des comportements addictifs et tente d'aborder la nature du processus de rechute, ainsi que de suggérer des stratégies d'adaptation utiles pour maintenir le changement.

Les sujets abordés dans le groupe de prévention des rechutes sont les suivants :

1. L'augmentation de l'auto-efficacité du patient, l'élimination des mythes concernant les effets de l'alcool et des drogues, la gestion des rechutes et la restructuration de la perception du processus de rechute par le patient. 

2. Identifier les situations spécifiques à haut risque et améliorer les compétences pour faire face à ces situations. 

3. L'identification et la reconnaissance des pulsions et des envies et l'exploration des techniques pour y faire face.

4. Reconnaître les sentiments de colère et apprendre des techniques de gestion de la colère.

5. Introduction à la relaxation, à la gestion du stress et aux techniques de résolution de problèmes.

6. Stratégies sur la façon d'atteindre un style de vie équilibré et sur la façon de gérer un épisode de rechute.

Tolérance à la détresse

Les sujets abordés dans le groupe de régulation émotionnelle sont les suivants :

1. Reconnaître et accepter la détresse - esprit chaud / froid / sage, méditation.

2. Distraction, auto-apaisement et relaxation - temps mort, exercices de relaxation, imagerie, visualisation.

3. Pleine conscience - méditation de pleine conscience.

4. Pensées d'adaptation - cartes flash d'adaptation, dialogue avec soi-même, prière de sérénité, mantras.

5. Ancrage - ancrage physique, ancrage mental, mandalas.

6. Compétences TIPP pour la crise.

Gestion du stress

Le groupe de gestion du stress se concentre sur l'apprentissage de nouvelles façons de reconnaître et de gérer le stress et l'anxiété. Le groupe donne l'occasion d'apprendre des techniques de relaxation de base, des stratégies cognitives et comportementales et des techniques de communication assertive.