Deux études confirment l'efficacité des tests de salive pour la COVID-19
Le dépistage est la pierre angulaire de la lutte contre la COVID-19, et un test que l’on peut s’auto-administrer augmenterait considérablement les possibilités d'identifier les cas dans la communauté.
Montréal, – Une nouvelle étude publiée aujourd’hui dans JAMA Internal Medicine et dirigée par les Drs Todd Lee et Emily McDonald de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) confirme l’efficacité des tests de salive pour le dépistage de la COVID-19. Cette publication fait suite à une autre étude d’une équipe de l’IR-CUSM publiée cette semaine montrant que les échantillons de salive pour le dépistage de la COVID-19 sont aussi bons que les écouvillons nasopharyngés, mais moins chers. Ces conclusions pourraient rapidement influencer la politique de santé publique mondiale en matière de stratégies de dépistage.
« Les études précédentes sur la performance des tests de salive ont donné des résultats mitigés, mais la plupart d'entre elles comparaient les tests de salive au test standard par prélèvement nasal, comme s'il s'agissait d'un test parfait. Or, il est intéressant de noter qu'il n'existe pas de test parfait pour la COVID-19 », déclare le Dr Guillaume Butler-Laporte, premier auteur de l'étude publiée aujourd’hui.
En utilisant des méthodes statistiques adaptées à l'évaluation de tests diagnostiques en l'absence de norme de référence parfaite –un modèle bayésien bivarié à classe latente développé par Nandini Dendukuri, professeure agrégée au département de médecine de l'Université McGill et scientifique à l'IR-CUSM─ les chercheurs ont effectué une revue systématique de 16 études comparant les deux types de tests (n = 5922 patients). La plupart des études (15 sur 16) ont porté sur des patients ambulatoires, et neuf ont été menées exclusivement auprès d'une population de patients ambulatoires présentant des symptômes légers ou n'en présentant pas. Les chercheurs ont constaté que la précision diagnostique des tests d'amplification des acides nucléiques de la salive (TAAN) était similaire à celle des TAAN par écouvillonnage nasopharyngé, en particulier en milieu ambulatoire.
« Les tests de salive avaient l'air pires qu'ils ne l'étaient vraiment. »
« Les outils statistiques et les méthodes mathématiques que nous avons utilisés permettent d’estimer la précision du diagnostic du TAAN de la salive avec plus de justesse que les méthodes de méta-analyse standard », explique le Dr Butler-Laporte, microbiologiste et fellow en maladies infectieuses, également formé en mathématiques et en statistiques. « Parce qu’elles ne tenaient pas compte de ce manque de comparateur parfait, il est probable que les études précédentes aient fait paraitre les tests de salive plus mauvais qu'ils ne l'étaient vraiment ».
Contrairement aux tests de salive, les tests par écouvillonnage nasal doivent être effectués par des travailleurs de la santé formés, ce qui limite la capacité de tester et la possibilité de déployer des programmes de dépistage dans la communauté. En outre, ils ne peuvent pas être réalisés facilement ou de manière fiable dans toutes les populations (notamment, avec les enfants et les personnes en quarantaine), notent les auteurs de l'étude, qui affirment qu'il est « incroyablement important de valider cette technique de prélèvement [de salive] pour un éventuel déploiement dans des pays ou des communautés où les taux de cas sont continuellement élevés, et en particulier où les systèmes de santé sont en développement et où l’accès à des soins spécialisés est restreint ».
À propos de l’étude
L’étude Saliva Nucleic Acid Amplification Testing for the Diagnosis of SARS-Cov-2: A Systematic Review and Meta-Analysis publiée dans JAMA Internal Medicine a été réalisée par Guillaume Butler-Laporte, Alexander Lawandi, Ian Schiller, Mandy Yao, Nandini Dendukuri, Emily G. McDonald et Todd C. Lee. Le lien sera actif au moment de l'embargo.
L’étude The Sensitivity and Costs of Testing for SARS-CoV-2 Infection With Saliva Versus Nasopharyngeal Swabs: A Systematic Review and Meta-Analysis, publiée dans Annals of Internal Medicine, a été réalisée par Mayara Lisboa Bastos, Sara Perlman-Arrow, Dick Menzies et Jonathon R. Campbell.
À propos de l’IR-CUSM
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 460 chercheurs et près de 1 300 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). ircusm.ca
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