Les résidents mcgillois répondent à l’appel dans la lutte contre le coronavirus
Un redéploiement coordonné vise à soutenir les services les plus sollicités
Au début du processus de nomination du Dr Leon Tourian au poste de vice-doyen adjoint à la formation médicale postdoctorale (FMPD), il y a quelques mois, personne n’aurait pu prédire que la pandémie de COVID-19 viendrait bouleverser le quotidien de tous, partout sur la planète. « Nous vivons une situation sans précédent, que notre génération n’avait jamais connue, et que nous espérons ne jamais revivre », souligne le Dr Tourian, qui est également professeur adjoint au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de McGill. Inspiré par le désir qu’ont exprimé les résidents mcgillois, dès le début de pandémie, d’aider à soigner les patients du Québec, le Dr Tourian s’est plongé dans les plans de redéploiement dès son entrée en fonction, avec l’aide et les conseils du vice-doyen à la FMPD, le Dr Armand Aalamian.
« Au cours de la première ronde de redéploiement, nous avons redéployé 90 résidents, puis 70 résidents durant la deuxième ronde de deux semaines », note le Dr Tourian, précisant que le redéploiement a commencé officiellement le 3 avril. « Jusqu’ici, les unités COVID de tous nos sites d’enseignement ont demandé l’aide d’environ 50 résidents. »
Les résidents mcgillois impatients de faire leur part en temps de pandémie
Les discussions concrètes sur le redéploiement ont démarré à vive allure avec la confirmation de l’appui de la Fédération des médecins résidents du Québec et de l’Association des résidents de McGill (ARM). La présidente de l’ARM, la Dre Annick Bérard-Giasson, a indiqué qu’elle et ses collègues souhaitaient participer aux efforts aussitôt que possible. « Notre volonté d’aider et de soigner les gens est ce qui nous a d’abord attirés vers la médecine », explique la Dre Bérard-Giasson, résidente de troisième année en anesthésie. « Dès que nous en avons eu l’occasion, ça a donc été notre premier réflexe. Nous voulons mettre toutes nos capacités au service de l’effort collectif. Comme résidents, nous sommes habitués à changer de milieu de travail régulièrement, à nous adapter à de nouvelles équipes et organisations, et aux situations qui évoluent rapidement. »
Le pôle de redéploiement des résidents (RRH, pour Resident Redeployment Hub) a été mis sur pied à la mi-mars, dans le but de coordonner l’initiative de façon efficace et sécuritaire. Le RRH, administré par Alessandra Celani et Jessica McCaffrey, compte aussi le Dr Tourian comme responsable pour la FMPD ainsi que la Dre Beth-Ann Cummings, la Dre Patrizia Zanelli et le Dr Mathew Hannouche comme responsables pour les hôpitaux.
Pour chaque période de deux semaines, les directeurs de programme fournissent au RRH la liste des résidents de leur programme qui sont disponibles pour le redéploiement, ce qui permet à Jessica de mettre à jour le registre général des disponibilités. Le RRH se réunit ensuite virtuellement et affecte les résidents au milieu le mieux adapté, en priorisant la protection des apprenants. « Bien sûr, l’une de nos premières préoccupations était d’avoir accès à l’ÉPI et à la supervision nécessaires pour pouvoir profiter au maximum de nos stages même dans ce contexte inhabituel », ajoute la Dre Bérard-Giasson. « Les directives fournies par le Bureau de la FMPD ont assuré le maintien des normes les plus élevées dans nos milieux d’apprentissage. »
Comme bien des gens ces jours-ci, le RRH tient des rencontres hebdomadaires par Zoom avec les résidents et les directeurs de programme. « Toute l’équipe du RRH est en communication constante avec les directeurs de programme, les directions de l’enseignement des hôpitaux et les chefs de service, ce qui est essentiel puisque les rencontres en personne sont impossibles », explique le Dr Tourian. « Notre réalité évolue sans cesse, et la communication ouverte avec tous les acteurs est la seule façon de relever ce défi tout en assurant la sécurité et la poursuite de la formation des résidents. »
Jusqu’ici, les efforts de redéploiement se sont déroulés à la satisfaction des résidents et des hôpitaux, qui assurent aux résidents l’accès au soutien et à l’équipement de protection individuelle dont ils ont besoin. Le Dr Mark Dunn, qui a jusqu’ici fait des stages au service d’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants et à l’unité de soins intensifs de l’Hôpital général de Montréal, mentionne que ses collègues et lui ont eu l’appui constant du Bureau de la FMPD et des hôpitaux. « Ils ont entre autres veillé à ce que nous ayons des essais d’ajustement de masque, une formation pour enfiler et retirer l’ÉPI correctement, des simulations de code bleu, etc. Le Bureau SOURCES de McGill nous a aussi offert diverses ressources. Enfin, les médecins superviseurs ont continué de nous enseigner le contenu nécessaire sur divers sujets à distance, par Zoom. Je suis impressionné de toute la planification qui a été réalisée pour maintenir un milieu de travail aussi sécuritaire, et j’ai hâte à mes prochains stages au service d’urgence de l’HGM et de l’Hôpital général juif. »
« La majorité des résidents veulent participer pleinement à la lutte contre cette pandémie, et souhaitent avoir encore plus d’occasions de le faire », conclut la Dre Bérard-Giasson. « Je reçois régulièrement des courriels de résidents qui demandent comment être redéployés pour participer à l’effort collectif. »
Le Dr Tourian fait remarquer que même si personne ne souhaite évidemment se retrouver au cœur d’une pandémie, l’un des héritages importants de cette crise, lorsqu’elle sera terminée, sera la précieuse expertise que nous aurons développée pour répondre aux besoins futurs de la population.
« Lorsque la crise sera derrière nous, il faudra prendre le temps d’évaluer les retombées positives qu’aura eues la pandémie », avance le Dr Tourian. « Elle a certainement resserré la communication entre les dirigeants de la Faculté et des hôpitaux, ce qui offre des avantages inestimables. La pandémie, tout en mettant notre système à rude épreuve, nous force à nous unir et à réorganiser la formation postdoctorale pour soigner les patients tout en poursuivant l’apprentissage. C’est quelque chose qu’aucun résident, professeur ou étudiant en médecine n’oubliera de sitôt. »
« Être un résident durant la pandémie de COVID est un nouveau défi », dit le Dr Abdulrahman Alotaibi. « On apprend au sujet d’une nouvelle maladie et de la conduite à tenir – on n’a jamais autant mis l’accent sur l’importance de l’hygiène des mains et des mesures préventives pour éviter une éclosion parmi les autres patients et les travailleurs de la santé. Le soutien et l’accompagnement du personnel hospitalier sont phénoménaux. »
Le Dr Tourian ne manque pas de souligner l’unité remarquable dont font preuve les professionnels de la santé. « C’est incroyable de voir comment cette crise gigantesque a réuni tout le monde et créé un tremplin pour la créativité, le travail d’équipe et l’entraide parmi toutes les équipes, qu’il s’agisse de la FMPD, de l’administration des hôpitaux ou des directions pédagogiques, ou encore des médecins, des infirmières et de tous les professionnels de la santé, qui travaillent tous ensemble pour offrir les meilleurs soins possibles à nos patients. »
Source: Université McGill