L’évaluation du risque de méningite chez les enfants est à la base d’une nouvelle étude à l’IR-CUSM
Des résultats publiés dans JAMA Network Open pourraient changer la pratique pour les jeunes enfants atteints de fièvre
SOURCE : IR-CUSM. Presque deux pourcent des nouveau-nés à terme seront emmenés à un service d’urgence en raison d’une fièvre au cours des premiers mois de leur vie — environ 10 000 d’entre eux uniquement au Canada. Environ dix pourcent de ces enfants ont des infections urinaires et ont toujours été considérés à risque élevé de développer une méningite bactérienne, pour laquelle les lignes directrices recommandent des tests invasifs et une hospitalisation.
Une nouvelle étude par des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique publiée ce mois-ci dans JAMA Network Open pourrait mener à des changements dans le traitement des jeunes enfants atteints de fièvre. L’équipe menée par le Dr Brett Burstein, M.D.C.M., Ph. D., MPH, un chercheur-clinicien en médecine d’urgence pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM, a mené une méta-analyse de plus de 25 000 nouveau-nés examinés en raison d’une fièvre dans les salles d’urgence du monde entier. Ils ont découvert qu’il n’y avait aucune corrélation entre une infection urinaire et un risque élevé de méningite bactérienne.
« Ces résultats sont contraires à un principe ayant subsisté pendant près de 30 ans, et vont à l’encontre des recommandations et des lignes directrices du monde entier. » - Dr Brett Burstein
« Un test d’urine positif est actuellement considéré comme une caractéristique de haut risque de méningite bactérienne », déclare le Dr Burstein, membre du Programme en santé de l'enfant et en développement humain à l’IR-CUSM. « Cela signifie que nous avons dû effectuer une ponction lombaire et hospitaliser près de 500 enfants pour éviter un seul cas de méningite. Cela provoque inévitablement beaucoup d’anxiété chez les familles, exige des ressources considérables et comporte certains risques. »
La stratégie fut questionnée pendant des décennies, explique-t-il, mais jusqu’à maintenant aucune étude ne fut en mesure de fournir des données suffisantes pour informer et changer cette pratique.
« C’est l’étude la plus complète sur le sujet jusqu’à maintenant. Nous avons découvert que les enfants atteints d’une infection urinaire présumée ne présentent pas un plus grand risque de méningite bactérienne », explique le Dr Burstein. « Nos résultats fournissent des preuves tangibles que les décisions en matière de tests invasifs pour cette population pédiatrique ne devraient pas être fondées sur des résultats d’urine. Ces résultats sont contraires à un principe ayant subsisté pendant près de 30 ans et vont à l’encontre des recommandations et des lignes directrices du monde entier. Nos découvertes changeront la pratique pour plusieurs familles nécessitant des soins d’omnipraticiens et d’urgentologues, ainsi que de pédiatres communautaires et hospitalistes. »
À propos de l’étude :
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