L’unité de soins palliatifs Balfour Mount est de retour « chez elle »

L’unité de soins palliatifs Balfour Mount trouve enfin sa « nouvelle forme de normalité », après avoir passé plus de trois ans dans des locaux temporaires sur le site Glen. Hier, l’unité a officiellement réintégré le D9 nord, son étage d’origine. Ce moment tant attendu a été accueilli avec joie et soulagement, et pour beaucoup, c’est le signe que la pandémie est vraiment terminée.

Travailler ensemble en temps de crise 

En avril 2020, cette unité de renommée mondiale a dû se réorganiser très rapidement pour faire de la place à des lits supplémentaires en médecine interne, alors que les hôpitaux faisaient face à un afflux de patients atteints de la maladie à COVID-19. L’unité de soins palliatifs a dû se contenter de six de ses 12 lits habituels et partager l’espace avec une unité très différente au D10 : l’oncologie médicale.

L’unité de soins palliatifs Balfour Mount
De gauche à droite : Haiju Liu, Marie-Solange Bernatchez, Juliana Gyura, Dr. Julian Sanders, Tina Kusaian, Anna Burgos, Dr. Stéfanie Gingras, Deorani Seemungal, Virginia Lee.
Au premier rang (de gauche à droite) : Danielle Bouffard, Racha Hajjar

« C’était une période exceptionnelle. Nous voulions aider la communauté, l’hôpital, notre service d’urgence, tout le monde. Nous avons compris que nous devions tous nous retrousser les manches », explique la Dre Stéfanie Gingras, directrice médicale de l’unité de soins palliatifs. « Ça allait bien temporairement, mais au fur et à mesure que la pandémie avançait et que nous n’avions pas la possibilité de revenir, cela a commencé à créer un certain désarroi. »

Les effets secondaires de la relocalisation

En raison des restrictions liées à la pandémie, l’unité a perdu bon nombre des services spéciaux qui la distinguaient des autres. « Nous avons perdu tous nos bénévoles. La musicothérapie, les massages et le Reiki ont dû cesser », explique la Dre Gingras. « L’atmosphère a également changé du tout au tout. Avant de déménager, nous avions plein de beaux tableaux, une très belle salle familiale avec un piano, un frigo, une cuisinette et un canapé. Tout cela a été perdu. »

« Le fait d’être situé au D10 avec l’unité d’oncologie signifiait que nous ne pouvions plus faire les choses que nous faisions habituellement pour les patients admis dans notre service, comme le thé hebdomadaire de l’après-midi », explique le Dr Justin Sanders, directeur du Programme de soins palliatifs du CUSM. Les nouveaux patients avaient toujours été accueillis dans l’unité avec une fleur et une carte, mais cela a dû cesser parce qu’ils partageaient l’espace avec des patients immunodéprimés. « Toutes ces choses sont très importantes et favorisent une sorte de guérison émotionnelle, mais elles ne peuvent être réalisées que lorsque nous créons un espace dédié à cet effet. Les soins palliatifs ne consistent pas seulement à traiter la douleur d’une personne à l’aide de médicaments. »

L’unité a aussi perdu des infirmières spécialisées. « Les infirmières qui travaillent en soins palliatifs et celles qui travaillent en oncologie aiguë n’ont pas du tout le même parcours. Leurs approches, leurs champs d’intérêt, leur formation et leur expérience sont très différents », explique Christine Bouchard, directrice adjointe, mission des soins de cancer.

« Des infirmières qui faisaient des soins palliatifs depuis des années se sont retrouvées à s’occuper d’un patient palliatif dans un lit, puis à aller dans un autre lit pour administrer une chimiothérapie. Elles se sont dit : « Ce n’est pas ça que je veux faire” », raconte la Dre Gingras. « C’était réellement très stressant pour tous. »

Un avenir prometteur en perspective 

Avant le grand jour, un groupe de l’unité s’est réuni chaque semaine pour planifier le retour au D9. « Tout le monde voulait apporter sa pierre à l’édifice », explique la Dre Gingras. Les massothérapeutes et les musicothérapeutes sont revenus avant la réouverture et l’unité se réjouit d’accueillir à nouveau des bénévoles de CanSupport des Cèdres. L’équipe pluridisciplinaire est ravie de retrouver 12 lits.

Christine précise que les offres d’emploi pour cette unité seront très précises. « Les infirmières qui postuleront à ces postes le feront spécifiquement pour travailler dans le domaine des soins palliatifs. Nous voulons vraiment recruter les bonnes personnes pour l’unité : celles qui sont attirées par ce type particulier de soins, qui veulent accompagner le patient et sa famille dans la dernière étape de la vie », dit-elle.

« Voir cette unité réouvrir ses portes est enthousiasmant », ajoute le Dr Sanders. « L’unité de soins palliatifs est un élément essentiel d’un hôpital. Elle représente une autre façon de transformer les soins prodigués aux personnes atteintes d’une maladie grave à l’hôpital. » La Fondation du CUSM soutient activement l'unité par ses collectes de fonds.

Au plus fort de la pandémie, beaucoup de choses ont changé pour l’unité de soins palliatifs Balfour Mount, mais certaines choses sont restées inchangées. « Notre équipe est restée soudée et, vous savez, quand j’entrais dans la chambre d’un patient, je lui prodiguais les mêmes soins qu’avant », explique la Dre Gingras, qui ajoute avec un grand sourire : « Mais la réouverture, c’est un espoir qui se concrétise enfin ! ».