Nouveaux progrès dans le traitement du cancer du poumon

Un essai clinique international montre que l’immunothérapie périopératoire allonge la vie des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules.

Les résultats positifs d’un essai clinique de phase III randomisé destiné aux patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) opérable et de stade précoce ont tout récemment été publiés dans The Lancet.

Ceux-ci montrent qu’un médicament d’immunothérapie appelé pembrolizumab (KEYTRUDA®), utilisé en conjonction avec une chimiothérapie néoadjuvante, c’est-à-dire administrée avant l’intervention chirurgicale, puis à nouveau après celle-ci, améliore la durée de vie des patients, et ce sans affecter négativement leur qualité de vie.

En effet, dans cette deuxième analyse intérimaire de l’essai KEYNOTE-671,

  • 71 % des patients inclus dans le groupe pembrolizumab étaient toujours en vie 36 mois après leur inclusion dans l'essai, contre 64 % dans le groupe placebo;
  • La survie médiane sans événement indésirable (c'est-à-dire le temps après le traitement pendant lequel le participant est resté exempt de certaines complications ou d'événements évitables) était de 47 mois dans le groupe pembrolizumab et de 18 mois dans le groupe placebo.
  • Des effets indésirables de grade 3-5 (c'est-à-dire des événements graves ou représentant une menace vitale, et nécessitant une hospitalisation ou une intervention urgente) liés au traitement sont survenus chez 179 (45 %) des 396 participants du groupe pembrolizumab et chez 151 (38 %) des 399 participants du groupe placebo.
Dr Jonathan Spicer

« Le cancer du poumon non à petites cellules est la forme la plus courante de cancer du poumon, et il s'agit du premier article en 30 ans de recherche dans ce domaine, à montrer un bénéfice en termes de survie globale, c’est-à-dire de durée de vie pour les patients, associé à l'ajout d'une immunothérapie néoadjuvante au traitement standard pour ce type de cancer, » dit le premier auteur et chirurgien en chef de l’étude, Dr Jonathan Spicer, scientifique au sein du Programme de recherche sur le cancer de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), chirurgien thoracique à l’Hôpital général de Montréal du CUSM et directeur médical du Réseau d’oncologie thoracique de McGill. « Je tiens à remercier le CUSM et notre équipe d'essais thoraciques au Centre de médecine innovatrice de l’IR-CUSM pour leur rôle essentiel dans ce succès. »

Ces résultats s’ajoutent à ceux de la première analyse intérimaire publiés en juin 2023 dans The New England Journal of Medicine, qui avaient démontré l’efficacité du traitement à l’essai pour ralentir la progression et la récidive du cancer et pour réduire la présence de tumeurs résiduelles, 24 mois après la randomisation des participants à l’étude. 

Tous les patients participant à l’essai (797 participants adultes) présentaient un cancer du poumon non à petites cellules, de stade II ou III, qui pouvait être retiré chirurgicalement. La moitié d’entre eux ont reçu une chimiothérapie néoadjuvante à base de pembrolizumab et de cisplatine, suivie d’une résection chirurgicale et d’un traitement adjuvant à base de pembrolizumab ; l’autre moitié a reçu une chimiothérapie néoadjuvante et une chirurgie seule, avec un placebo à la place du pembrolizumab.
Des chercheurs et des patients de 189 centres médicaux à travers le monde participent à cet essai clinique international. À Montréal, en plus du CUSM, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal a collaboré à l’étude, sous la supervision du Dr Moishe Liberman.
 

À propos de l’étude

Neoadjuvant pembrolizumab plus chemotherapy followed by adjuvant pembrolizumab compared with neoadjuvant chemotherapy alone in patients with early-stage non-small-cell lung cancer (KEYNOTE-671): a randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 3 trial
Spicer, Jonathan D, Afanasyev, Sergey et al.

DOI: 10.1016/S0140-6736(24)01756-2