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Sensibiliser pour réduire les risques de cancer de la peau

Une nouvelle étude du Dr Ivan Litvinov souligne l'urgence d'améliorer la prévention et la sensibilisation au cancer de la peau au Canada. Ivan Litvinov, M.D., Ph. D., dermatologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), scientifique scientifique au sein du programme de recherche sur le cancer à l'Institut de recherche du CUSM (L'Institut) et professeur agrégé à la Division de dermatologie de l'Université McGill, est l'auteur principal d'une nouvelle étude publiée dans BMJ Public Health qui montre qu'il existe un réel besoin de sensibilisation au Canada et d'amélioration de nos comportements préventifs.

Quelques faits

  • Le cancer de la peau est le cancer le plus fréquent. Environ un tiers des nouveaux cas de cancer au Canada sont des cancers de la peau, et ce taux continue d'augmenter.
  • Le mélanome est l'une des formes les plus mortelles de cancer de la peau. Cependant, il peut être prévenu et traité s'il est détecté à un stade précoce.
  • Selon les estimations de Melanoma Canada, en 2024 :
    • 11 300 personnes au Canada recevront un diagnostic de mélanome. Cela représente une augmentation de 17 % par rapport à 2023.
    • 1 300 personnes au Canada mourront d'un mélanome.
  • Le mélanome est l'un des cancers les plus fréquents chez les adolescents et les jeunes adultes, et il peut réduire considérablement l'espérance de vie.

Tendances alarmantes à travers le Canada

La nouvelle étude décrit des tendances alarmantes en matière d'exposition aux rayons UV et de protection solaire à travers le Canada et met en évidence d'importantes disparités démographiques et socio-économiques. Les principales conclusions indiquent que :

  • Les trois quarts (75,5 %) des Canadiens ont passé au moins 30 minutes au soleil entre 10 h et 16 h pendant leurs jours de congé en été, et 45,7 % ont passé ≥ 2 heures au soleil.
  • Un tiers (33,3 %) des Canadiens ont déclaré avoir eu un coup de soleil au cours des 12 derniers mois, et la plupart ont déclaré n'utiliser de l'écran solaire qu'occasionnellement ou pas du tout sur leur corps (64,3 %) et leur visage (58,1 %).
  • Les tendances montrent une augmentation de la prévalence des personnes passant deux heures ou plus au soleil et une diminution de l'utilisation de crème solaire sur le corps et le visage, tant chez les hommes que chez les femmes.
Ivan Litvinov

« Les coups de soleil épisodiques, en particulier pendant l'enfance ou l'adolescence, augmentent considérablement le risque de développer un mélanome plus tard dans la vie. Même un seul coup de soleil avec cloques pendant l'enfance ou l'adolescence multiplie par plus de deux les risques de développer un mélanome plus tard dans la vie, explique le Dr Litvinov, chercheur principal de l'étude. Nos données montrant que les gens s'exposent davantage au soleil tout en utilisant moins de protection solaire au fil des ans sont donc très préoccupantes. De plus, nos données montrent que cette tendance est malheureusement exacerbée chez les jeunes Canadiens. »

Les jeunes

Ces résultats obtenus au Canada sont corroborés par des données d'enquêtes menées aux États-Unis, qui ont également montré que les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont moins enclins à se protéger du soleil. La littérature scientifique suggère que l'exposition au soleil et le comportement de bronzage chez les jeunes sont davantage liés à un sentiment d'invulnérabilité face aux risques liés à l'exposition aux UV et à l'attrait esthétique d'un teint hâlé, plutôt qu'à un manque de connaissances. Selon les auteurs de l'étude, le coût et le manque d'accessibilité des produits de protection solaire pourraient également expliquer les mauvaises habitudes des jeunes en matière de protection solaire.

Les minorités

Dans cette étude, les immigrants, les Autochtones et les membres des minorités visibles étaient moins susceptibles d'utiliser un écran solaire sur le visage et le corps que leurs homologues, même s'ils étaient plus susceptibles de porter des pantalons ou des jupes longues comme protection.

Statut socio-économique

Dans cette étude, le quintile de revenu semblait être un facteur prédictif significatif de l'exposition aux UV et des pratiques de protection solaire, indiquant :

  • Une tendance à l'augmentation du temps passé au soleil, du risque de coup de soleil et du risque d'utilisation de cabines de bronzage avec l'augmentation du quintile de revenu.
  • Le quintile de revenu le plus élevé avait 78 % plus de chances d'utiliser un écran solaire sur le corps et 145 % plus de chances d'utiliser un écran solaire sur le visage que les personnes ayant les revenus les plus faibles, ce qui pourrait indiquer des obstacles financiers liés au coût élevé des produits solaires.

« Ces résultats sont importants compte tenu des données suggérant qu'un statut socio-économique élevé est associé à une incidence accrue du mélanome, mais que les populations à faible statut socio-économique présentent un risque accru de diagnostic de mélanome avancé. Améliorer l'accès à la protection solaire et l'éducation dans ce domaine pourrait donc permettre d'éviter certains des cas les plus graves de mélanome », explique le Dr Litvinov.

Les données utilisées dans cette étude proviennent de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Les auteurs ont examiné les comportements de protection solaire et l'exposition aux UV chez plus de 77 000 personnes âgées de 18 ans et plus entre 2011 et 2018. L'échantillon pondéré représente plus de 21 millions de Canadiens.


À propos de l'étude

L'étude intitulée « Évaluation de l'exposition aux rayons UV et des comportements de prévention du cancer de la peau au Canada : une étude transversale nationale basée sur la population » a été menée par Amina Moustaqim-Barrette, Hibo Rijal, Santina Conte, Mahan Maazi, Johnny Hanna, Alexandra Sarah Victoria Kelly, Alicia Belaiche, Alyson McKenna, Sandra Pelaez, François Lagacé et Ivan V Litvinov.

Cette recherche a été financée par la Société canadienne du cancer, l'Institut du cancer des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la Société de recherche sur le cancer (SRC) et le Fonds de recherche du Québec – Santé.