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Un bouclier de soins : l’HME et l’HRV unis pour le bien-être d’un jeune patient

Le concept du site Glen, où évoluent côte à côte des hôpitaux pour enfants et pour adultes, a donné lieu à une collaboration unique du CUSM pour le bien-être d’un patient en pédiatrie.

C’est rare qu’un patient de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) soit directement touché par ce qui se passe à l’Hôpital Royal Victoria (HRV). Mais la complexité du traitement d’un patient de huit ans a amené la Dre Meranda Nakhla, endocrinologue pédiatre à l’HME, à travailler directement avec l’HRV pour trouver une solution.

Le patient de la Dre Nakhla est traité pour un carcinome papillaire de la thyroïde, et une partie de son traitement consiste à avaler un comprimé d’iode radioactif. Pour cela, les patients de l’HME doivent se rendre au CHU Sainte-Justine (CHUSJ) qui dispose de l’infrastructure et du mandat requis pour surveiller la procédure. Mais dans ce cas en particulier, l’enfant n’était pas capable d’avaler le comprimé.

Dre Meranda Nakhla, endocrinologue pédiatre à l’HME
Dre Meranda Nakhla, endocrinologue pédiatre à l’HME

Une collaboration unique

Avec l’aide de ses homologues de Sainte-Justine en médecine nucléaire, la Dre Nakhla a déterminé que l’administration d’une solution liquide d’iode était un autre choix possible. Mais comme Sainte-Justine était en plein milieu de la mise à niveau de son équipement, l’administration de la solution radioactive ne pouvait pas se faire entre ses murs ni à l’HME, qui n’a pas de chambre blindée pour l’hospitalisation ni de spécialistes internes en médecine nucléaire. Heureusement, l’HRV avait les moyens d’agir.

Le Dr Anthony Ciarallo, chef du service de médecine nucléaire à l’HRV, a travaillé avec la Dre Nakhla pour que ce processus multidisciplinaire unique puisse aller de l’avant. Jamais auparavant l’HRV n’avait hospitalisé un patient pédiatrique pour ce type de soins.

« Les gens se sont vraiment serré les coudes pour cette mesure atténuante », rapporte la Dre Nakhla, qui savait que le seul autre choix pour son patient était d’être traité à l’extérieur de la province. « Tout le monde a uni ses forces pour le bien-être du patient, tout le monde était en mode solution. »

L’ampleur de cette collaboration était évidente juste par le nombre d’acteurs impliqués : médecine nucléaire et soins infirmiers à l’HRV, à l’HME et au CHUSJ, psychologie pédiatrique, travail social, services éducatifs, radioprotection et archives médicales; tous ces services ont dû s’adapter à une spécialité pédiatrique avec les responsabilités d’entrée de l’HRV.

« C’est la première fois que nous collaborons si étroitement avec l’HME, souligne le Dr Ciarallo. Nous avons tous déjà travaillé ensemble, mais je pense qu’en termes de soins aux patients, c’est la première fois qu’autant d’équipes travaillent ensemble sur les sites pour enfants et adultes. »

Dr Anthony Ciarallo, chef du service de médecine nucléaire à l’HRV
Dr Anthony Ciarallo, chef du service de médecine nucléaire à l’HRV

Une solution complexe

Suzanne Gagnon, technologue en chef adjointe en médecine nucléaire pédiatrique, s’est retrouvée à travailler aux côtés de son homologue de l’HRV, Chantal Roussin, qu’elle voyait déjà tous les jours au Glen. Suzanne a pu se concentrer sur la tâche à accomplir, sachant que Chantal pouvait l’aider pour tout ce qui relevait de l’HRV, allant de la paperasserie aux questions de sécurité en passant par les fonctions. L’enfant a reçu une dose de 5 ml d’iode radioactif par voie orale, administrée avec une seringue de 10 ml, une méthode « boîte à jus » qui minimise le risque d’un déversement radioactif, principal sujet d’inquiétude de l’équipe de radioprotection.

Le traitement en soi est assez intimidant pour un enfant, qui est confiné dans une chambre sans fenêtre aux murs doublés de plomb à cause des niveaux élevés de radiation. Un technologue a aidé à préparer la chambre qui devait loger le jeune patient pendant 48 heures, ou jusqu’à ce que le niveau de radiation ait baissé. Les technologues ont pu laisser la porte entrouverte pour que la mère du patient, restée à l’extérieur de la chambre pendant toute la durée du séjour, puisse parler avec son enfant. Pour toutes les parties concernées, la santé du patient et le confort de la famille étaient clairement une priorité.  

Continuum de soins

Bien qu’au départ les collègues de l’HRV aient eu quelques craintes à l’idée de traiter un si jeune patient, ces craintes se sont vite envolées quand les équipes sont entrées en action.

« Il y avait un peu d’appréhension, personne ne voulait faire d’erreur ou oublier quelque chose; tout le monde était un peu nerveux parce que personne ne voulait faire d’impair, raconte le Dr Ciarallo. Tout a été vérifié trois fois plutôt qu’une pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’erreurs et que tout se passe comme prévu. Tout le monde a fait un travail formidable; ça n’aurait pas pu mieux se passer. »
La Dre Nakhla acquiesce.

« C’est un effort remarquable qui a été fait par une foule de gens à l’HRV, à l’HME et au CHUSJ pour coordonner et prodiguer les soins dont le patient avait besoin, dit-elle. Tout s’est bien passé, et la famille s’est sentie bien prise en charge et soutenue par le continuum de soins que nous avons pu offrir. »

Pour la suite, le patient fera l’objet d’un suivi. Quant à l’HME et aux hôpitaux pour adultes du Glen, ils savent maintenant de manière concrète qu’il est possible de collaborer si nécessaire.

« Dans ce cas, ça montre que tout est possible. Ça n’aurait absolument pas été possible si nous avions été sur l’ancien site de la rue Tupper; ça n’a été possible qu’en raison de notre présence au Glen. Avant, on n’y aurait même pas pensé », conclut la Dre Nakhla.

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