Un enfant par jour attendu aux urgences du Québec pour une noyade ou quasi-noyade cet été

Montréal, le 23 mai 2024 - Les journées chaudes viennent tout juste de commencer et les familles se préparent à passer du bon temps à la piscine, au lac ou aux glissades d’eau. Il est important d’être alerte : d’une année à l’autre, la noyade reste l'une des principales causes de décès par traumatisme involontaire au Canada.

Pendant les mois d’été, un enfant par jour en moyenne se présente aux urgences pour une noyade ou une quasi-noyade au Québec. C’est ce que révèle une étude qui sera présentée en septembre prochain lors de la réunion annuelle de la Canadian Association of Paediatric Surgeons (CAPS).

Celle-ci a été menée par le Dr Hussein Wissanji, chirurgien général pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) et chercheur au Programme en santé de l’enfant et en développement humain de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec et le Bureau du coroner.

« L’étude vise à mieux comprendre la fréquence et la gravité des noyades et quasi-noyades chez les enfants au Québec, dans le contexte de l'adoption de la réglementation provinciale sur les enceintes de piscine », indique le Dr Wissanji.

La règlementation est en vigueur, mais les propriétaires de piscines résidentielles installées avant novembre 2010 ont jusqu’au 30 septembre 2025 pour mettre aux normes leur installation. Toutes les autres doivent déjà être conformes aux règles. 

L’équipe de recherche a passé en revue les noyades et quasi-noyades ayant menées à une consultation aux urgences du Québec entre 2017 et 2021 auprès des enfants de 0 à 17 ans. Il en ressort que bien qu’aucun groupe d’âge n’est à l’abri, les noyades arrivent plus souvent auprès des enfants d’un à quatre ans. Les décès liés aux noyades sont plus fréquents en l’absence d’un accompagnateur ou de mesures de protection telle que des clôtures.

« Pour chaque enfant décédé d’une noyade, plus de dix se rendent aux urgences ou sont hospitalisés pour une quasi-noyade. Il ne s’agit donc pas de cas isolés et la vigilance est de mise », note le Dr Wissanji.

Comment prévenir les noyades

Selon Debbie Friedman, directrice de la traumatologie à l’HME et directrice du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes, la prévention de la noyade nécessite une approche multifacette, incluant :

  • Une supervision constante par un adulte : la surveillance étroite, attentive et sans distraction des enfants près de tout plan d’eau est primordiale, les yeux sur l’eau en tout temps. Cela veut dire pas de téléphone, d’écran, de lecture, de discussion avec les voisins ou de consommation d’alcool. L’adulte qui supervise doit se trouver à un bras de distance de quiconque ne sachant pas bien nager;
  • Les cours de natation sont encouragés;
  • L’apprentissage de la réanimation cardiorespiratoire (RCR) est recommandé;
  • Ne jamais nager seul, peu importe son âge;
  • Connaître le niveau de compétence en natation des personnes dans la piscine est essentiel.

Les mesures suivantes peuvent prévenir des noyades et sauver des vies, soulignent les experts* du Centre de traumatologie de l’HME :

  • Entourer la piscine d’une clôture conforme à la réglementation québécoise et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’accès direct à la piscine depuis la maison;
  • Fermer et verrouiller la barrière de la piscine lorsqu’elle n’est pas utilisée;
  • Lorsqu’il y a un accès direct au lac, garder les portes verrouillées en tout temps permet d’éviter qu’un enfant se promène dans l’eau;
  • S’assurer que les enfants sont adéquatement surveillés lors d’une sortie scolaire à la piscine, au lac ou aux glissades d’eau;
  • Enseigner aux enfants à toujours nager avec un ami;
  • Toujours nager aux endroits qui correspondent à ses capacités de nage.

Le gouvernement a récemment modifié la Loi sur la sécurité des piscines résidentielles, exigeant que tous les propriétaires de piscines du Québec installent une clôture et s’assurent qu’il n’y pas d’accès direct de la maison à la piscine. Même si les propriétaires de piscines installées avant novembre 2010 ont jusqu’en 2025 pour se conformer aux nouvelles règles, une action rapide est recommandée.

Plusieurs familles souhaitant profiter des joies de la période estivale ont installé une piscine dans leur cour arrière. Toutefois, il importe de suivre les recommandations de prévention de la noyade mentionnées précédemment. Ne laissez pas une belle journée au bord de l’eau se terminer par un événement tragique, qui peut être évité.

Pour plus de renseignements sur la façon de prévenir la noyade cet été, téléchargez la page d’information de l’HME à :

https://www.hopitalpourenfants.com/info-sante/traumatologie/activites-aquatiques

*Debbie Friedman, directrice de la traumatologie à l’HME, Dre Laurie Plotnick, directrice médicale du Département d’urgence pédiatrique, Liane Fransblow, coordonnatrice de la traumatologie, Glenn Keays, coordonnateur du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes, et Kelly Cummins et Sylvie Lévesque, direction des soins infirmiers du Département d’urgence pédiatrique.

 

Contact média

Christine Bouthillier
Agente de communication, Hôpital de Montréal pour enfants