Un réseau d’essais cliniques modernisé pour relever les défis de santé liés au VIH et aux autres infections transmissibles sexuellement et par le sang au Canada
La Dre Marina Klein dirigera le réseau à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.
Montréal, le 17 juillet 2024 - À l’échelle mondiale et au Canada, les nouveaux cas de VIH et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) sont en constante augmentation. Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans la mise au point de thérapies efficaces pour lutter contre le VIH, il n’existe toujours pas de remèdes ni de vaccin. Les co-infections posent également des défis uniques en matière de diagnostic, de traitement et de prévention.
Grâce à un investissement de 25 millions de dollars sur cinq ans des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Réseau canadien pour les essais VIH/SIDA (le Réseau) va s’étendre pour affronter ces défis. Créé à l’origine en 1990 comme pierre angulaire de la stratégie fédérale de lutte contre le sida, le Réseau élargira son champ d’action pour inclure toutes les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), et sera connu sous le nom de CTN+. Sous la direction de la directrice nationale, la Dre Marina Klein de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) à Montréal, le réseau entreprendra des essais cliniques afin de trouver de nouvelles façons de prévenir, de traiter et de gérer le VIH et d’autres ITSS, en privilégiant une approche communautaire afin de garantir des solutions pertinentes pour les populations les plus à risque du Canada. Il veillera également à former la prochaine génération de chercheurs canadiens, afin d’accroître la capacité du pays à mener des essais cliniques et à améliorer la santé et le bien-être des personnes vivant avec des ITSS ou affectées par celles-ci.
« Le Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC favorise la collaboration scientifique à l’échelle nationale et mondiale depuis plus de trois décennies. Il a permis d’importantes avancées en matière de recherche et a facilité l’accès aux traitements les plus récents, déclare la Dre Klein, scientifique senior au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’IR-CUSM et professeure à l’Université McGill. Ce sera un honneur de continuer à bâtir sur le succès du Réseau avec nos collègues et nos partenaires communautaires à travers le Canada et de guider la prochaine génération d’innovateurs et de chercheurs vers l’élimination des menaces de santé publique que sont le VIH et les ITSS ».
Le Réseau pancanadien pour des essais cliniques sur le VIH/sida et autres ITSS (CTN+) élargira le cadre de recherche du Réseau, en se décentralisant pour devenir un réseau national facilitant la conception, la réalisation et la diffusion de recherches équitables, éclairées par la communauté, scientifiquement rigoureuses et opportunes dans toutes les disciplines, pour toutes les infections et pour toutes les populations clés en ce qui concerne le VIH et d’autres ITSS.
Un réseau pour les défis d’aujourd’hui
Le VIH demeure une menace importante pour la santé dans le monde entier et au Canada. Selon les IRSC, en 2022, mondialement :
- 39 millions de personnes étaient atteintes du VIH ;
- 630 000 personnes sont mortes du VIH/sida ;
- 1,3 million de personnes ont été infectées par le VIH/sida ;
- environ 58 millions de personnes étaient atteintes d’hépatite C chronique, et 296 millions d’hépatite B.
Au Canada, les défis liés au traitement et à la prévention des ITSS varient d’une région à l’autre. L’infrastructure des essais cliniques est concentrée dans les grandes villes, ce qui crée des obstacles à la participation des communautés rurales, éloignées et isolées et se traduit par des résultats de santé défavorables pour les populations touchées de manière disproportionnée par les ITSS.
En se renouvelant, en se diversifiant et en se restructurant, le CTN+ s’attaquera au paysage actuel du VIH et des ITSS et renforcera la capacité du Canada à réagir rapidement aux maladies infectieuses émergentes susceptibles d’avoir un impact important sur les populations vulnérables. Pour ce faire, la Dre Klein dirigera un réseau diversifié composé de cinq équipes régionales, de quatre groupes de réflexion spécialisés et d’un centre de mobilisation des connaissances axé sur la communauté. Les membres de ces équipes régionales, qui comprendront des chercheurs, des membres de la communauté et des représentants autochtones, se feront les champions des besoins en connaissances de leurs communautés respectives.
La participation communautaire, un héritage à maintenir
Conscient de l’importance d’impliquer la communauté tout au long du processus de recherche, le CTN+ s’appuiera sur un héritage communautaire significatif, afin d’intégrer les perspectives de la communauté au sein de la direction et du fonctionnement du réseau.
« L’implication de la communauté a toujours été une priorité pour le Réseau. Avec le Réseau+, nous renforçons l’implication de la communauté dans tous les aspects de la recherche sur les essais cliniques, depuis la représentation et la conception des essais jusqu’au partage des connaissances », dit Muluba Habanyama, également co-responsable de la communauté et co-principale utilisatrice des connaissances. Le leadership de la communauté est essentiel pour façonner l’avenir de la recherche menée par le CTN+ afin de garantir le respect du principe « rien sur nous, sans nous ».
« Je suis très enthousiaste au sujet de la vision renouvelée du CTN+ d’impliquer la communauté VIH et ITSS dans la recherche sur les essais cliniques, ajoute Enrico Mandarino, co-responsable de la nouvelle équipe de leadership communautaire et co-utilisateur principal des connaissances pour la demande de financement. Je suis impatient de mettre à profit mon expérience en tant que membre du comité consultatif communautaire du Réseau pour que la communauté agisse davantage comme un leader, un superviseur et un guide en ce qui concerne l’établissement des priorités de recherche et les services de mentorat au sein du CTN+. »
Reconnaissant le pouvoir de la recherche et de la mobilisation des connaissances pour améliorer l’équité en matière de santé dans tout le pays, ainsi que la nécessité de faire respecter les droits des autochtones et de progresser vers la vérité et la réconciliation, le réseau intégrera également des utilisateurs des connaissances autochtones dans des postes de direction et intégrera les perspectives autochtones dans ses principales activités et ses processus.
« En tant que personne ayant passé les 24 dernières années à travailler dans le domaine de la santé des femmes autochtones et plus particulièrement sur le VIH, je vois le besoin critique de renforcer les capacités au sein des communautés autochtones pour que la recherche soit menée par les communautés plutôt que par des chercheurs extérieurs qui effectuent des travaux sur les communautés, comme c’est le cas depuis toujours, déclare Carrie Martin, la principale utilisatrice des connaissances autochtones du réseau. Les inégalités en matière de santé auxquelles sont confrontés les peuples autochtones du Canada comprennent l’impact disproportionné du VIH et d’autres ITSS. Ces inégalités sont directement liées au racisme systémique et aux politiques coloniales. »
« Nous sommes ravis et honorés d’accueillir le CTN+ à l’IR-CUSM. Marina Klein est un chef de file de la recherche et des soins pour la co-infection VIH-hépatite C depuis de nombreuses années, et je la félicite chaleureusement pour cette nomination en tant que directrice nationale du réseau interdisciplinaire pancanadien CTN+. Je suis convaincue que celui-ci renforcera la capacité du Canada à lutter contre le VIH et les ITSS, de la prévention à la guérison », dit la Dre Rhian Touyz, directrice exécutive et scientifique en chef de l’IR-CUSM.
En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études cliniques et épidémiologiques des infections virales chroniques chez les populations vulnérables, la Dre Klein est connue pour avoir dirigé l’une des plus grandes cohortes au monde consacrées à la co-infection par le VIH et le virus de l’hépatite C (VHC), pour avoir documenté l’impact des nouvelles thérapies contre le VHC sur les résultats en matière de santé, conçu et testé des approches personnalisées visant à améliorer l’accès au diagnostic et au traitement, renforcé les capacités de recherche avec les communautés autochtones et utilisé des données probantes pour plaider en faveur de changements de politiques.