Une étude conclut que les mères porteuses sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie mentale
L’ICES, l’Université McGill et L’Institut dirigent la première étude réalisée à grande échelle en utilisant des données de santé de l’Ontario pour se pencher sur les résultats des mères porteuses en matière de santé mentale
SOURCE : Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES)
Les mères porteuses semblent être plus susceptibles de recevoir pendant et après leur grossesse un diagnostic de nouvelle maladie mentale, selon une nouvelle recherche effectuée par l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES), l’Université McGill et par L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L’Institut).
Alors que le nombre de naissances par gestation pour autrui augmente, il s’agit de la première étude réalisée à grande échelle à utiliser des données de santé de l’Ontario pour explorer les défis auxquels font face certaines mères porteuses en matière de santé mentale.

Malgré l’existence de lignes directrices exigeant le dépistage de maladie mentale, les chercheuses et les chercheurs ont conclu que près d’une mère porteuse sur cinq avait déjà reçu un diagnostic de maladie mentale avant sa grossesse — y compris certaines femmes ayant une affection grave ayant pu les rendre inadmissibles à vivre une grossesse pour des tiers.
« Nos conclusions font ressortir l’importance du dépistage et du counseling adéquats à l’intention des mères porteuses potentielles avant la grossesse quant à la possibilité de l’apparition, pendant ou après la grossesse, d’une nouvelle maladie mentale ou de l’exacerbation d’une maladie mentale existant auparavant », explique l’auteure principale Maria Velez, M.D., Ph. D., scientifique au sein du Programme en santé de l'enfant et en développement humain et membre du Centre de recherche évaluative en santé à L’Institut.
L'étude susmentionnée, publiée dans JAMA Network Open, portait sur 767 406 naissances à plus de 20 semaines de grossesse en Ontario, au Canada, entre 2012 et 2021, chez des femmes sans maladie mentale connue avant leur grossesse. Les groupes témoins comprenaient 97,6 % de femmes (748 732) ayant conçu un enfant sans assistance médicale, 2,3 % des femmes (17 916) ayant eu recours à la fécondation in vitro (FIV) et 0,1 % des femmes (758) ayant eu recours à une mère porteuse.
Les mères porteuses étaient plus susceptibles d’avoir auparavant donné naissance à un enfant, vivaient dans une région à faible revenu, et les taux d’obésité et d’hypertension chronique étaient plus élevés chez elles.
Besoin d’un soutien adéquat en santé mentale
Le taux d’incidence d’apparition d’une nouvelle maladie mentale par 100 années-personnes était de 5,2 chez les femmes n’étant pas des mères porteuses ayant conçu un enfant sans assistance médicale, de 5,0 chez les femmes n’étant pas des mères porteuses ayant conçu un enfant en ayant recours à la FIV et de 6,9 chez les mères porteuses.
Les conclusions de l’étude ont été encore plus marquées au chapitre d’une maladie mentale nouvellement diagnostiquée lors d’une consultation à l’Urgence ou lors d’une hospitalisation, comparativement à un diagnostic de maladie mentale chez une patiente externe.
« Malheureusement, moins de la moitié des femmes qui se rendent à l’Urgence pour des problèmes de santé mentale après l’accouchement font l’objet d’un suivi en temps opportun, ce qui a pour effet que beaucoup d’entre elles, plus particulièrement des mères porteuses, sont à risque pendant une période où elles sont vulnérables », ajoute la Dre Velez, scientifique associée à l’ICES et professeure agrégée à l’Université McGill.
Les auteures et les auteurs affirment espérer que leur étude documentera de futures lignes directrices qui assureront aux mères porteuses un soutien adéquat en matière de santé mentale, pendant et après leur grossesse.
À propos de l’étude
L’étude intitulée « New-onset mental illness among gestational carriers », réalisée par Maria Velez et autres, a été publiée dans JAMA Network Open.
L’étude susmentionnée a été rendue possible grâce au financement octroyé par les Instituts de recherche en santé du Canada. Cette étude a aussi bénéficié du soutien de l’ICES, qui reçoit une subvention annuelle du ministère de la Santé et du ministère des Soins de longue durée de l’Ontario.