Entretien avec les Dres Bahar Torabi et Elizabeth Fixman de l'IR-CUSM

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) recèle une quantité impressionnante de talent et d’innovation. À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles en sciences, nous nous sommes entretenus avec deux chercheures menant des projets passionnants dans leurs champs d’intérêt respectifs.

La Dre Bahar Torabi est une chercheure postdoctorale qui travaille au laboratoire du Dr Bruce Mazer. Son domaine de recherche porte sur les allergies alimentaires, en particulier les allergies au lait chez les enfants. Elle fait partie d’une équipe qui étudie la possibilité de désensibiliser les enfants allergiques au lait en leur donnant de petites doses de lactose tout en observant les effets sur leur système immunitaire et sur leurs anticorps.

Dre Elizabeth Fixman et Dre Bahar Torabi
Dre Elizabeth Fixman et Dre Bahar Torabi

La Dre Elizabeth Fixman est professeure agrégée à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Son impressionnant curriculum vitae témoigne de son activité dans divers domaines de recherche. Elle dirige actuellement une équipe de chercheurs à l’IR-CUSM qui se penche sur les maladies allergiques des voies aériennes (telles que l’asthme) et sur les réactions allergiques des poumons.

Q : Vous souvenez-vous de vos premières journées de travail? Comment était-ce?

Bahar:

C’était à la fois excitant et stressant, car je commençais quelque chose de nouveau. Ça représentait un grand changement pour moi, car auparavant, je m’en tenais à voir des patients. En faisant mon entrée au laboratoire, j’ai dû réapprendre toutes sortes de petites choses. La courbe d’apprentissage a été assez abrupte au début.

Elizabeth:

J’imagine que la plupart des gens trouvent leurs premières journées ou même peut-être leurs premiers mois assez éprouvants. Cependant, je pense que ce qui maintient les gens en recherche, c’est le fait de faire une expérience et d’obtenir un résultat qu’ils comprennent, ou alors de tester une hypothèse qui s’avère être juste. Je pense que cela peut être très motivant.

Q : Qui considérerez-vous comme vos modèles dans ce domaine?

Elizabeth:

Si je repense à mes années de formation au doctorat, puis postdoctorales, j’ai travaillé pour deux femmes qui ont été de bons modèles pour moi. Elles avaient une belle philosophie d’équilibre travail/vie personnelle, chose qui peut s’avérer difficile en recherche universitaire, mais que j’aimerais réussir à atteindre aussi.

Bahar:

Si je songe à un modèle relié au travail, la personne qui me vient à l’esprit serait la Dre Christine McCusker (chef de service, allergie et immunologie pédiatrique). C’est une médecin qui a son propre laboratoire et une carrière de recherche impressionnante. Elle a des enfants, elle adore cuisiner et reçoit le département pour célébrer l’Action de grâce. Je suis toujours à me demander comment elle fait!
Aussi, c’est peut-être cliché, mais ma mère est un modèle. C’est une superfemme ! Je ne sais pas comment elle arrive à tout faire. J’aimerais avoir son énergie.

Q : Qu’est-ce qui vous motive à venir au travail tous les jours?

Elizabeth:

J’aime les gens avec qui je travaille et j’aime la découverte. Même si on a parfois l’impression de faire un pas en avant et deux en arrière, l’espoir demeure de pouvoir faire une différence.

Bahar:

Certains jours consistent à travailler en clinique avec les patients, ce qui représente certainement une motivation. Une autre serait d’atteindre les objectifs que je me suis fixés, tant à court qu’à long terme.

Q : Avez-vous des conseils pour les jeunes qui aspirent à devenir chercheurs?

Bahar:

Soyez curieux. N’ayez pas peur de poser des questions, même si quelque chose semble simple ou est considéré comme un fait. Si vous demandez « pourquoi ou comment », je pense que c’est un bon point de départ. Peut-être que ce que nous considérons être vrai aujourd’hui ne le sera plus autant dans dix ans, ou qu’il y aura beaucoup à y ajouter.

Ne craignez pas l’échec, dans n’importe quoi, que ce soit en science, en recherche, ou en tant que fille ou que femme. N’ayez pas peur de l’échec, tout court.

Elizabeth:

Je pense que je leur conseillerais de se lancer et d’essayer toutes sortes de choses. Si vous pensez que la science vous intéresse, alors essayez, et voyez si ça vous branche. Et n’ayez pas peur d’explorer plusieurs domaines différents.