Mordre dans la vie à 78 ans
Guy Dorion, 78 ans, a toujours adoré faire du sport. Chaque été, il passait des heures à jouer au tennis et au golf, et en hiver, il parcourait les pistes de ski alpin et de ski de fond. Mais en décembre dernier, ce résident de Trois-Rivières a été obligé d’arrêter toute activité physique, car une artère bloquée provoquait des crises d’angine, c’est-à-dire, des douleurs à la poitrine causées par un manque d’apport de sang au cœur.
Ce n’était pas une première pour M. Dorion, qui est diabétique et qui souffre de problèmes cardiaques depuis 30 ans. Ayant déjà subi des pontages coronariens et quatre angioplasties, des procédures visant à élargir les sections obstruées d’une artère à l’aide d’un cathéter, il s’attendait à ce qu’une nouvelle angioplastie règle le problème. Malheureusement, la procédure fut un échec.
« Ils n’ont pas réussi à débloquer l’artère en question, se désole M. Dorion. On m’a donc indiqué que le seul traitement possible serait avec des médicaments. Je n’avais plus de qualité de vie, aux prises avec des douleurs d’angine de poitrine au moindre effort. Alors, mon cardiologue de Trois-Rivières m’a référé au laboratoire de cathétérisme cardiaque du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Il savait qu’il était doté d’équipements ultramodernes et croyait que le Dr Stéphane Rinfret, directeur du laboratoire ainsi que du programme de cardiologie interventionnelle au CUSM, avait une expertise unique pour débloquer cette artère-là. »
Laboratoire de pointe et expertise exceptionnelle
Les laboratoires de cathétérisme cardiaque sont des salles d’examen dotées de matériel diagnostique et d’imagerie de radiologie avancé pour réaliser des angiographies coronaires, ou coronarographies. Lors de ces procédures, un tube mince, ou cathéter, est inséré dans un vaisseau artériel du poignet ou de l’aine du patient pour se rendre au coeur afin de détecter avec un agent de contraste et grâce aux rayons X les artères rétrécies ou bloquées. Le patient doit rester éveillé tout au long de l’intervention qui dure normalement environ une trentaine de minutes. En cas d’angioplastie, un petit fil guide traverse le rétrécissement de l’artère qui sera ensuite dilatée, suivi par la mise en place d’un stent, une endoprothèse métallique enduite de médicaments qui permettront de garder l’artère ouverte et ainsi optimiser le flot sanguin au cœur.
« Je m’attendais à ce que ça ne dure pas trop longtemps, selon mes expériences passées, mais ça a duré 6 heures, raconte M. Dorion. C’était une procédure très difficile apparemment. J’avais des cathéters dans les deux poignets et dans l’aine en même temps, et il ne fallait pas que je bouge. Pour me distraire pendant que le Dr Rinfret jouait dans mon cœur, je jouais au golf dans ma tête!»
L’effort « a valu la peine », puisque le Dr Rinfret a finalement réussi à rouvrir l’artère récalcitrante. Malheureusement, M. Dorion a présenté d’autres problèmes de santé par la suite non reliés à ses problèmes de cœur : il a dû être opéré à la vessie pour une tumeur cancéreuse. Depuis que son traitement est terminé, cependant, les choses reviennent à la normale.
« Ça fait trois semaines que je joue au golf, raconte-t-il enchanté. Et j’arrive maintenant à tondre la pelouse. Pas tout d’un coup, mais en deux jours. Je ne ressens plus de douleurs d’angine. J’ai appris à agir différemment et je ne stresse plus. Je tiens à remercier infiniment l’équipe du laboratoire de cathétérisme cardiaque du CUSM et, évidemment le Dr Rinfret. Grâce à eux, j’ai encore de très beaux jours devant moi. »