Traitement curatif des allergies mortelles
La rentrée scolaire peut être une période stressante, particulièrement pour les parents d’enfants qui souffrent d’allergies mortelles. « Le lait n’était définitivement pas au menu. Une seule gorgée aurait pu être mortelle », affirme la mère d’Elizabeth, jeune patiente de 15 ans qui a complété le programme d’immunothérapie orale à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), qui consiste aux jeunes enfants à traiter leurs allergies.
L’immunothérapie orale, ou la désensibilisation orale, consiste à administrer, sous supervision médicale stricte, des petites doses d’un aliment allergène dans le but d’apprendre au corps à le tolérer au lieu d’avoir une réaction allergique. À ce jour, les résultats de la recherche du CUSM sont très prometteurs : 15 des 22 patients ont complété le programme avec succès. « Ces enfants avaient tous une allergie potentiellement mortelle au lait et maintenant ils peuvent boire jusqu’à un verre de lait par jour », précise Dr Bruce Mazer, directeur exécutif adjoint et adjoint scientifique de l’IR-CUSM. Pour Gabriella, une autre patiente qui a participé au programme, son expérience n’aura pas été facile, mais elle en aura bien valu la peine : « Aujourd’hui, c’est vraiment amusant ! Je peux aller au restaurant avec ma famille et mes amis. J’ai tellement de liberté. » C’est aussi la vie de tous les membres de sa famille qui a changée : « Dès qu’elle sortait, je me faisais beaucoup de soucis pour Gabriella : que va-t-elle manger ; devrais-je l’appeler ; devrait-elle amener sa propre nourriture, a-t-elle son Epipen ? Aujourd’hui, je ne me pose plus ces questions », s’enthousiasme sa mère.
Dr Bruce Mazer et Dr Moshe Ben-Shoshan, spécialistes en allergie et en immunologie pédiatrique, ont commencé leur recherche en 2012 avec les allergies au lait. En 2013, ils ont reçu une bourse de 2M$ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour leur programme de Génétique, Environnement et Thérapies : Études Cliniques de la Tolérance des Allergies Alimentaires (GET-FACTS).
Encouragés par leurs résultats, l’équipe de chercheurs souhaite développer ce programme avec les allergies aux œufs et aux noix et le rendre aussi plus accessible. « Au fur et à mesure que nous avançons dans nos recherches, nous comprenons mieux les subtilités de l’immunothérapie orale, explique Dr Ben-Shoshan. Par exemple, le programme prend six mois à compléter, mais dans le futur, il pourrait prendre aussi peu que 16 semaines. »
À propos du programme GET-FACTS
Dr Bruce Mazer est le chercheur principal de GET-FACTS. Au Canada, les allergies alimentaires sont un problème croissant qui entraîne des défis majeurs pour les familles, les écoles et le système de santé. Dr Mazer et son équipe tente de développer des traitements pouvant conduire à la tolérance alimentaire plutôt que l'allergie. Ils étudient les différences dans les profils génétiques pour prédire les futurs modèles d'allergies alimentaires au sein d’une famille. Son équipe se penche sur les contaminants environnementaux qui peuvent activer le système immunitaire et augmenter le risque d'allergies alimentaires.
Pour plus d'information sur les possibilités de participer à ce programme :
514-934-1934 ext 76447
[email protected]
Parents, éducatrices, professeurs, le vendredi 9 septembre, c’est votre chance de poser vos questions à Dr Ben-Shoshan, spécialiste en allergies et immunologie pédiatrique, sur l’Epipen, les dangers, les dernières recherches et recommendations… C’est un rendez-vous sur Facebook Live!