Une tradition d’excellence
Depuis plusieurs générations, la chirurgie thoracique occupe un rôle de premier plan à l’Université McGill. Il suffit de penser à l’œuvre de pionnier d’Edward Archibald, à la portée mondiale des réalisations de Norman Bethune ou aux soins cliniques novateurs de Dag Munro, dont les travaux sont à l’origine de la première greffe pulmonaire dans le monde. Dans la foulée de cette remarquable lignée de chirurgiens, David Mulder a dirigé la division de chirurgie thoracique du CUSM à compter de sa création comme division distincte de la chirurgie cardiaque en 2004 et jusqu’en 2013, lorsque le docteur Lorenzo Ferri s’est vu confier la tâche quasi impossible de lui succéder.
La centralisation des interventions chirurgicales complexes en oncologie
Depuis dix ans, de fortes pressions sont exercées dans le monde, y compris au Québec, pour centraliser les chirurgies complexes en oncologie. Devant la complexité et le caractère multidisciplinaire des soins en oncologie thoracique, le ministre de la Santé du Québec a élaboré un plan pour centraliser davantage la chirurgie thoracique dans la province, afin d’assurer des soins efficaces et de qualité à tous les patients.
Les publications scientifiques regorgent de données en appui à la centralisation de la résection pulmonaire (l’ablation totale ou partielle du poumon), notamment l’œsophagectomie (l’ablation totale ou partielle de l’œsophage). Les centres très achalandés qui adoptent une approche beaucoup plus multidisciplinaire et interdisciplinaire présentent régulièrement moins de complications, moins de mortalité et de meilleurs résultats en oncologie.
La division de chirurgie thoracique et le département de chirurgie de McGill ont adopté cet idéal. C’est pourquoi ils ont commencé par centraliser tous les soins de chirurgie thoracique du CUSM, puis de l’Université McGill, pour ensuite intégrer ceux de l’ensemble de la région couverte par le RUIS McGill.
La réorganisation des services de chirurgie thoracique au CUSM
La retraite du docteur Jean E. Morin de la pratique clinique en 1995 a concordé avec la fin des activités de chirurgie thoracique à l’Hôpital Royal Victoria, car le CUSM les a transférées à l’Hôpital général de Montréal (HGM).
Le transfert de la chirurgie cardiaque à l’HRV en 2008 s’est révélé l’occasion idéale de mettre sur pied une unité de soins infirmiers en chirurgie thoracique. C’est ainsi qu’a été créée une unité composée d’infirmières, de physiothérapeutes et de nutritionnistes qui contribuent à donner des soins complets aux patients en oncologie thoracique, quelle que soit la phase de leur maladie.
En 2011, après une planification stratégique au sein du réseau hospitalier McGill, une division de chirurgie thoracique panuniversitaire a vu le jour, englobant à la fois le CUSM et l’Hôpital général juif (HGJ). Les services chirurgicaux sont maintenus aux deux endroits, mais les interventions complexes (p. ex., toutes les œsophagectomies, les résections pulmonaires complexes) sont orientées vers l’HGM.
Une division de plus en plus active
Ces initiatives ont favorisé une énorme expansion du volume clinique. En effet, les résections pulmonaires ont bondi de 70 % depuis dix ans, tandis que le volume de résections de l’œsophage a triplé. Cette activité accrue permet de soutenir une vaste unité d’enseignement clinique (UEC). Même si aucun programme de résidence voué à la chirurgie thoracique n’est encore en place, l’UEC compte de quatre à six résidents par période en chirurgie cardiaque et en chirurgie générale.