Maximiser la santé pour la population vieillissante
Clémence Piché, infirmière à l'Hôpital Lachine, discute avec une patiente.
L’an dernier, au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), plus de 45 % des patients avaient 65 ans ou plus. Ce chiffre ne peut qu’augmenter.
La croissance de la population vieillissante peut être perçue comme un franc succès des politiques de santé publique et du développement socioéconomique, mais elle oblige la société à s’adapter pour maximiser la santé des personnes âgées. Au CUSM, nous faisons notre part en nous y préparant en prévision de la transition au site Glen en 2015.
« Au Québec, le ministère de la Santé a élaboré un programme intitulé l’Approche adaptée à la personne âgée (AAPA). Tous les hôpitaux de la province sont invités à en adopter les lignes directrices », affirme Rita Crisante, conseillère cadre du projet de développement du CUSM Ami des Aînés.
Les quatre dimensions de l’AAPA s’établissent comme suit :
- Interventions cliniques (revoir les processus de soins pour réduire les risques de delirium et de déclin fonctionnel pendant l’hospitalisation des patients âgés)
- Environnement physique (concevoir des stratégies d’aménagement des lieux de soins visant à promouvoir l’autonomie)
- Comportement social (réduire l’âgisme envers les personnes du troisième âge)
- Adapter les politiques et les procédures pour faciliter la continuité des soins.
« Certains membres du personnel de première ligne auront accès à 20 heures de formation virtuelle liées aux lignes directrices, » explique madame Crisante. « Je pense qu’il y a beaucoup à apprendre. Par exemple, le Groupe de travail canadien sur la malnutrition a déterminé qu’un grand nombre de patients âgés arrivent à leur arrivée à l’hôpital avec un déficit alimentaire. Nous devons faire connaître cette réalité et ajuster nos pratiques cliniques, tout en nous assurant que l’aménagement physique est adapté. En raison des besoins développementaux des patients âgés, il faut un changement de paradigme similaire à celui qui a été adopté pour la population pédiatrique. »
En février, un projet-pilote sera amorcé au 5e étage du pavillon Ross de l’Hôpital Royal Victoria (HRV), où les lignes directrices de l’AAPA seront mises en œuvre. En mars, on le lancera au 6e et au 10e médical de l’HRV ainsi qu’aux urgences de l’HRV, de l’Hôpital général de Montréal et de l’Hôpital de Lachine.
En plus de la formation, le CUSM procédera à une analyse des lacunes des pratiques actuelles par rapport aux pratiques fondées sur des données probantes fournies par le ministère.
Dans toutes les unités, on évaluera l’aménagement physique. Entre autres, on s’assurera que les corridors sont dégagés et que les chariots y sont tous rangés du même côté. Au site Glen, l’environnement physique sera adapté dès le départ.
Le climat social changera avec le temps et la sensibilisation. À cet égard, madame Crisante travaille avec les ressources humaines à un module d’orientation pour les nouveaux employés. Les politiques et procédures contribueront à la mise en oeuvre. Ainsi, le CUSM sera entièrement reconnu comme Ami des Aînés avant le déménagement au site Glen.
« En plus de réduire la durée d’hospitalisation et de limiter le nombre des patients qui auront besoin de réadaptation ou de soins de longue durée et d’accroître le taux de survie, ces modifications contribueront à la sécurité et à la qualité globale des soins, » conclut madame Crisante. « En fait, comme nous le souhaitons tous pour les membres vieillissants de notre famille, elles amélioreront leur qualité de vie globale. »