Novembre, Mois national de sensibilisation au diabète

Il est bien connu que la marche peut contribuer à prévenir le diabète de type 2 et constitue une excellente activité physique pour les personnes atteintes de cette maladie. Une récente étude publiée par une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) suggère que, même dans les quartiers plus propices à la marche, nous ne marchons pas assez. 

« Les quartiers propices à la marche, où les magasins, les banques, les écoles et d’autres services sont situés à proximité, existent dans plusieurs villes du pays, mais il faut les parcourir pour qu’ils contribuent à réduire le risque de maladies chroniques comme le diabète de type 2 et ses complications », affirme la Dre Kaberi Dasgupta, auteure principale de l’étude, interniste au CUSM et professeure agrégée de médecine à l’Université McGill. 

L'étude a mesuré deux résultats : la marche à des fins utilitaires (pour se rendre à des endroits tels que le travail, l'école et l'épicerie) et le nombre de pas quotidiens. Comprenant à la fois la marche utilitaire et la marche récréative, ce nombre est un bon indicateur de l'activité physique totale. 


La chercheuse Samantha Hajna aime le potentiel piétonnier du Plateau, le quartier qu’elle habite à Montréal. « C’est agréable de ne pas avoir à sortir la voiture pour aller chercher un carton de lait ou prendre un café avec des amis », déclare-t-elle.


« Contrairement à nos attentes, l’étude a révélé que, même si les résidents des quartiers plus propices à la marche déclaraient favoriser davantage la marche utilitaire, ils n’étaient pas globalement plus actifs que ceux des quartiers au moins grand potentiel piétonnier, affirme la première auteure de l’étude, Samantha Hajna, postdoctorante au département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail à l’Université McGill. Le nombre total de leurs pas quotidiens demeurait inférieur à la recommandation de 10 000 pas par jour. Ces résultats diffèrent de ceux obtenus dans des études menées en Belgique, en République tchèque ou au Japon, où le fait d’habiter dans des quartiers plus propices à la marche favorise une fréquence totale de marche plus élevée. » 

Les chercheurs ont utilisé les données de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Près de 3 000 adultes répartis dans 15 grands sites au Canada ont répondu à un questionnaire sur la marche utilitaire quotidienne et utilisé un accéléromètre (capteur d’accélération) pour mesurer le nombre de pas effectués chaque jour. 

 « Ces résultats suggèrent que le potentiel piétonnier du quartier est un facteur important pour accroître la fréquence de la marche utilitaire, mais il faudra peut-être en promouvoir les caractéristiques et encourager la marche récréative et d’autres formes d’exercice », explique Mme Hajna, qui est supervisée conjointement par la Dre Kaberi Dasgupta, chercheure sur le diabète à l’IR-CUSM, et par Nancy Ross, professeure au département de géographie de l’Université McGill. 

Un excellent exercice pour les personnes atteintes du diabète

La marche utilitaire est particulièrement utile pour les personnes atteintes du diabète de type 2.

« La marche est l’activité physique favorite des personnes atteintes du diabète de type 2, indique la Dre Dasgupta, médecin au CUSM et professeure agrégée de médecine à l’Université McGill. Elle est plus facile à intégrer à leur mode de vie et comporte moins de risques de blessure que les autres sports. Malheureusement, ces patients ne marchent pas assez. Ils effectuent deux fois moins de pas par jour que le taux recommandé. »

Dans le cadre de ses prochaines recherches, Samantha Hajna aimerait mesurer les répercussions de divers facteurs environnementaux sur le risque et l’évolution du diabète et d’autres maladies chroniques afin d’élaborer des mesures pour inciter les patients à être plus actifs.

Pour l’instant, elle souhaite que nous nous efforcions tous de laisser la voiture de côté pour marcher, tout simplement.

« Que nous allions nous promener au parc ou faire des courses, l’important, c’est de sortir et de marcher, s’enthousiasme-t-elle. Ça peut faire toute la différence pour notre santé. »