Le CUSM ne ménage pas ses efforts pour rendre l'allaitement accessible
À 37 semaines de grossesse, Chelsea Lichtenberger a donné naissance à sa fille Lola, au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Mais contrairement à la majorité des accouchements, celui de Chelsea comportait des risques élevés en raison du syndrome de Marfan dont elle est atteinte — une maladie héréditaire pouvant entraîner des troubles cardiovasculaires. Dans son cas, une déchirure des parois de la principale artère coronaire était à craindre, c’est pourquoi elle a été transférée immédiatement à l’Unité de soins intensifs après la naissance. La maman et son bébé ont dû être séparés durant les heures suivant la naissance qui sont les plus critiques pour introduire l’allaitement.
« Le Centre des naissances du CUSM est équipé pour traiter des cas complexes et accueille donc un grand nombre de patientes à risques élevés », souligne Ruth-Lynn Fortuné, infirmière gestionnaire adjointe à l’Unité des soins en maternité du CUSM. Elle ajoute :
« Nous recevons souvent des mères qui doivent être transférées vers l’Unité de soins intensifs ou d’autres départements, car elles ont besoin d’un suivi plus étroit et plus spécialisé. »
Mais pour l’équipe de la Maternité du CUSM, aucun obstacle n’est insurmontable si une mère a choisi d’allaiter. Afin de maximiser les bénéfices de l’allaitement pour la santé des mamans et de leurs nouveau-nés, les membres de l’équipe aident les familles à atteindre leurs objectifs et encouragent les mères à opter pour un allaitement exclusif pendant six mois. « Quand maman et bébé doivent être séparés, une de nos infirmières rend visite à la maman pour l’aider à amorcer l’allaitement. Tout le monde fait son possible pour s’assurer que les familles partent du bon pied dans cette merveilleuse aventure qu’est l’allaitement », explique Ruth-Lynn.
Pour Lola et Chelsea, les retrouvailles ont finalement eu lieu à l’Unité de soins intensifs, où la jeune maman a pu allaiter sa fille pour la première fois.
« Lorsque Chelsea était aux soins intensifs, son état était stable, mais nécessitait un suivi constant. Nous avons remarqué que les patientes à risques à qui l’on offre la possibilité d’allaiter apprécient vraiment les efforts que nous déployons pour limiter la séparation. Les pères s’impliquent en veillant à ce que la maman et le bébé n’aient besoin de rien », déclare Ruth-Lynn.
Chelsea l’affirme, allaiter à l’Unité de soins intensifs s’est révélé une expérience formidable : « Dès que Lola est arrivée, mon état a commencé à se stabiliser et nous avons finalement pu réintégrer la Maternité ».
Aider les mères à allaiter en toute confiance
« Notre travail consiste à faire prendre conscience aux mères qu’elles sont capables d’allaiter et à nous assurer qu’elles disposent du soutien nécessaire pour y parvenir », observe Luisa Ciofani, chef clinico-administrastif et consultante en lactation certifiée à la Mission Santé de la femme.
Selon cette spécialiste en allaitement, si l’on ne devait donner qu’un seul conseil aux mères qui souhaitent allaiter, ce serait de se faire confiance. « Il n’existe pas de bonne façon d’allaiter. Chaque mère a sa façon de faire, qui est la bonne façon pour elle, car elle seule sait ce qui est le mieux pour son enfant ».
Au sein de l’Unité de soins en maternité, toute l’équipe œuvre avec ardeur pour que les mamans développent ce sentiment de confiance. « Il faut plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour que l’allaitement se mette en place, c’est pourquoi nous veillons à donner aux parents le plus d’informations et de ressources possibles au cours de leur séjour avec nous. Et si nous les aidons à croire en leur capacité à nourrir leur nouveau-né, ils seront mieux armés pour faire face aux difficultés qu’ils pourraient rencontrer à la maison », précise Ruth-Lynn.
Le CUSM offre des séances d’information sur l’allaitement aux familles. Les femmes qui prévoient accoucher au CUSM sont invitées à venir accompagnées d’une personne qui jouera un rôle important dans leur allaitement. « Il peut s’agir de leur partenaire, de leur mère ou de leur sœur, précise Luisa . Une personne vers qui elles peuvent se tourner pour obtenir de l’aide et qui aura entendu les mêmes messages. »
Quant à Chelsea, elle est reconnaissante aux membres de l’équipe de la Maternité d’être allés aussi loin pour qu’elle puisse allaiter sa fille. « Allaiter était si important pour moi, c’est grâce à eux si j’y suis arrivée », souligne-t-elle.
Notre priorité : la qualité des soins aux femmes présentant une grossesse à risques et aux bébés prématurés
Les grossesses à risques s’accompagnent d’un risque plus élevé d’accouchement prématuré. Si les grands prématurés sont transférés vers les Unités de soins intensifs néonatals (USIN), les bébés nés entre 34 et 36,6 semaines de grossesse se portent mieux auprès de leur mère, même s’ils ont encore besoin de nombreux soins.
Ces nouveau-nés présentent des risques supplémentaires de :
- jaunisse
- hypoglycémie
- troubles respiratoires.
Ils ont particulièrement besoin d’aide pour se nourrir car leur réflexe de succion et de déglutition est moins efficace, et les muscles de leurs mâchoires et de leur dos sont plus faibles. On pourrait parfois croire qu’ils tètent alors qu’il n’en est rien!
Les directives que nous appliquons au CUSM mettent l’accent sur le peau à peau, un suivi médical étroit et des compléments de lait maternel. Il est également très important pour nous d’aider les parents à comprendre leur enfant, tout en leur apprenant à repérer les indices qui leur permettront de prendre des décisions éclairées, assurant ainsi la transition vers leur rôle parental au sein de la communauté.
Source : Jennifer Marandola, infirmière à l’Unité de soins en maternité du CUSM.