Grâce au dépistage du cancer colorectal, Marguerite peut raconter son histoire

Marguerite Dubeau
« J’ai été opérée l’an dernier et je n’ai eu besoin ni de radiothérapie ni de chimiothérapie, déclare-t-elle. La coloscopie m’a sauvé la vie, et j’ai maintenant la joie d’être grand-mère. »

Étant donné ses importants antécédents familiaux de cancer et ses problèmes de santé au fil des ans, Marguerite n’avait pas l’intention de prendre de risque lorsqu’on lui a proposé un dépistage du cancer du côlon. Qui plus est, son fils essayait d’avoir un enfant et il n’était pas question de rater la possibilité d’être grand-mère.

Le Dr Alan Barkun, gastroentérologue et épidémiologiste au Centre universitaire de santé McGill, avait suivi Marguerite en raison d’autres problèmes de santé et a mis en marche le processus. Même si Marguerite ne souffrait pas et ne montrait pas de signes de cancer du côlon, elle présentait effectivement un polype cancéreux.

Selon l’Institut national du cancer du Canada (INCC), le cancer colorectal (cancer du côlon et du rectum) est le troisième cancer en importance et la deuxième cause de décès par le cancer à la fois chez les hommes et les femmes du Canada.

Peut-on guérir du cancer colorectal?

Puisque le cancer colorectal provoque très peu de symptômes, il est essentiel d’effectuer des tests de dépistage réguliers. Le dépistage est bénéfique pour deux grandes raisons : on peut éviter le cancer colorectal si on décèle et qu’on extrait les polypes responsables du cancer, généralement lors de la coloscopie, et on peut le guérir si on le dépiste aux premiers stades.

« En fait, le cancer colorectal est une maladie qu’on peut éviter grâce à des dépistages périodiques, un régime sain et de l’exercice régulier », explique le Dr Barkun, qui ajoute que plus de 90 % des 12 000 coloscopies exécutées au CUSM chaque année visent à prévenir ou déceler le cancer du côlon et à surveiller les patients qui y sont vulnérables.

D’après le Dr Barkun, lorsqu’on décèle un cancer colorectal, il faut presque toujours l’opérer pour assurer une guérison complète, et parfois y adjoindre la radiothérapie et la chimiothérapie. « De 80 % à 90 % des patients recouvrent la santé si le cancer est décelé et traité à ses stades les plus précoces. Cependant, le taux de guérison chute à 50 % ou moins si le cancer est diagnostiqué plus tardivement. » (Voir l’encadré de droite sur les symptômes)

Qui est vulnérable à un cancer colorectal?

Le risque de cancer colorectal augmente avec l’âge.

Les symptômes du cancer colorectal peuvent inclure :

  • du sang dans ou sur les selles (soit rouge clair, soit très foncé);
  • un changement persistant dans les habitudes intestinales sans raison apparente, tel qu’une diarrhée, une constipation ou ces deux problèmes;
  • des selles moins épaisses qu’à l’habitude, surtout si elles s’accompagnent d’autres symptômes;
  • des maux d’estomac généralisés (gonflement, plénitude ou crampes), s’ils s’accompagnent d’autres symptômes;
  • une envie importante et constante d’aller à la selle, sans que ce soit vraiment nécessaire, ou l’impression que l’intestin ne se vide pas complètement;
  • une perte de poids sans raison connue;
  • une fatigue constante causée par une anémie inexpliquée.

L’ensemble des hommes et des femmes de 50 ans et plus y sont vulnérables et devraient subir des tests de dépistage. Certains sont plus à risque et devraient commencer à subir les tests plus jeunes, y compris s’ils ont des antécédents personnels ou familiaux de maladie inflammatoire de l’intestin, de cancer colorectal ou de polypes, de cancer des ovaires, de l’endomètre ou du sein ou des syndromes génétiques rares. (Voir l’encadré de droite intitulé « Comment réduire votre risque de cancer colorectal »)

Les méthodes de dépistage actuellement les plus utilisées sont la recherche de sang occulte dans les selles (un test chimique simple qui permet de déceler le sang caché dans les selles et qui est recommandé pour les patients qui ne courent pas de risque connu de cancer du côlon), la sigmoïdoscopie flexible (un examen visuel du rectum et de la partie basse du côlon), la colographie tomodensitométrique (une radiographie) et la coloscopie (un examen visuel de l’ensemble du côlon). Elle comprend également une petite capsule qu’il faut avaler et qui renferme une minuscule caméra pour visualiser le côlon.

Le CUSM, toujours à l’avant-garde des soins

« Au CUSM, nous sommes toujours à la recherche des pratiques exemplaires de diagnostic et de traitement, affirme le Dr Barkun. Nous travaillons avec le ministère et collaborons avec d’autres groupes provinciaux, canadiens et internationaux à l’élaboration de nouvelles technologies et pratiques pour améliorer les soins des patients qui ont besoin de subir des tests de dépistage ou des examens afin de déceler un potentiel cancer du côlon. À titre d’hôpital universitaire, nous transmettons constamment nos connaissances à la prochaine génération de cliniciens et de chercheurs, et nous sommes reconnaissants envers nos infirmières, nos secrétaires et particulièrement nos patients, qui nous aident à réaliser ces objectifs. »

Quant à Marguerite, son cancer a été décelé en phase précoce. « J’ai été opérée l’an dernier et je n’ai eu besoin ni de radiothérapie ni de chimiothérapie, déclare-t-elle. La coloscopie m’a sauvé la vie, et j’ai maintenant la joie d’être grand-mère. »

Comment réduire votre risque de cancer colorectal?

Selon la Société canadienne du cancer, plusieurs études démontrent que les habitudes de vie sont directement liées au cancer colorectal. Des choix quotidiens peuvent contribuer à en réduire les risques. Ainsi, les éléments suivants sont des facteurs de risque connus liés au mode de vie :

  • L’inactivité physique
  • Une surcharge pondérale et l’obésité
  • Un régime riche en viande rouge (viande de bœuf, de porc, d’agneau et de chèvre)
  • Une consommation fréquente de saucisses et de charcuteries (jambon, salami, saucisses, hot-dogs)
  • Une consommation d’alcool qui dépasse la limite d’un verre par jour chez les femmes, et de deux verres par jour chez les hommes
  • Un régime pauvre en fibres
  • Le tabagisme
Dr Barkun et Marguerite