Une nouvelle perspective sur la vie
Kathleen VanderNoot était convaincue que quelque chose d’inhabituel s’était produit dans la salle d’opération de l’Hôpital de Lachine du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) lorsqu’elle avait subi une intervention à l’œil gauche pour une cataracte. Après avoir reçu sa nouvelle ordonnance de lunettes quelques semaines plus tard, elle en était certaine : pour la première fois de sa vie, elle avait une vision périphérique de l’œil gauche.
Kathleen est née avec le syndrome de Duane, qui se caractérise par un mouvement limité de l’œil gauche et une absence de vision périphérique. À six ans, elle subit une opération oculaire, qui malheureusement ne résout pas le problème. Elle se souvient d’une salle d’opération et d’une anesthésie au gaz, un souvenir effrayant qui a rendu les chirurgies suivantes plus difficiles pour elle. « Je me souviens d’être allée dans une très grande salle et des gens circulant autour de moi et de ma tête. »
« Ma vision ne m’a jamais retenue », dit celle qui a obtenu une maîtrise, a enseigné et a travaillé en tant qu’assistante bibliothécaire à l’Université McGill pendant 20 ans. Elle a voyagé, même si sa vue, qui avait tendance à s’embrouiller, rendait l’adaptation à de nouveaux environnements difficile. Elle se heurtait aux objets, surtout dans des environnements inconnus.
Le jour de l’opération à l’Hôpital de Lachine, Kathleen était nerveuse. L’infirmière auxiliaire s’est montrée sensible à ses peurs et à son anxiété accrue en raison de ses chirurgies passées.
« J’ai souffert d’anxiété parce que c’était la 4e fois que mon œil était opéré. J’avais si peur! J’avais toujours en tête l’image de mes six ans, du masque à gaz et de tous ces gens travaillant autour de ma tête. Je dois dire une chose à propos de l’hôpital : ils sont merveilleux. Ces infirmières sont des anges. »
Le chirurgien de Kathleen, le Dr Manuel Perrier, est directeur du Département d’ophtalmologie à l’Hôpital de Lachine. Il a effectué environ 15 000 interventions au cours de sa carrière, mais il considère celle-ci comme mémorable, parce qu’atypique. « Le positionnement était un peu difficile en raison de la façon dont ses yeux sont alignés. Elle a du mal à regarder tout droit, surtout quand elle est allongée. Tout ce que je pouvais voir était le blanc de son œil, alors j’avais besoin de lui faire baisser les yeux pour que je puisse voir son œil pendant l’opération. »
En salle de réveil, l’infirmière s’est étonnée que Kathleen souffre, affirmant que c’était inhabituel après une opération de la cataracte. Mais elle s’est montrée très attentive, a avisé le médecin de la douleur ressentie par la patiente et a agi rapidement.
Quelques semaines plus tard, Kathleen est allée chercher l’ordonnance pour ses nouvelles lunettes. En revenant à la maison, elle a regardé à gauche et a vu les branches de ses lunettes. « J’étais sidérée. Je pouvais voir le rebord gauche de mes verres! Ça ne m’était jamais arrivé. Je ne pouvais pas jouer au tennis, ni au golf, je ne pouvais pas conduire car je ne pouvais pas juger les distances. »
Kathleen se réjouit d’utiliser sa nouvelle vision périphérique. « Je suis beaucoup moins prudente et je ne me heurte plus aux choses. Plus de bleus! »
Le Département d’ophtalmologie de l’Hôpital de Lachine reçoit environ 15 000 visites par an et traite 4 000 cas de cataracte. La clinique est le centre d’excellence du CUSM et aide à réduire les listes d’attente par sa capacité à traiter un grand nombre de patients. Le Dr Perrier affirme que la force ultime de la clinique repose sur les gens. « Nous avons un bon groupe de médecins et nous avons toujours eu du personnel formidable. Nous sommes bons dans ce que nous faisons et nous en sommes fiers. Tout le monde veut conserver cette réputation. » La petite mais efficace équipe d’ophtalmologie est également connue pour revêtir des costumes thématiques pour l’Halloween, au grand plaisir des patients et du personnel hospitalier.
Kathleen est si satisfaite de son expérience qu’elle a fait un don non sollicité à la Fondation de l’Hôpital de Lachine pour remercier l’équipe d’ophtalmologie et soutenir le travail de la clinique. Elle se dit ravie des résultats, qui ont ajouté une toute nouvelle dimension à sa vie.
Le Dr Perrier explique que tout dans la clinique a été acheté grâce aux fonds versés à la fondation de l’hôpital. « L’ensemble des équipements et des instruments que nous utilisons pour examiner chaque patient ont été achetés par la Fondation, et ce, grâce à la générosité de personnes comme Kathleen VanderNoot. »