Partenariat TAU-INESSS pour une meilleure utilisation des ressources

Deux rapports publiés par l'Unité d'évaluation des technologies de la santé de la santé (TAU) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) seront à la base d’une évaluation de terrain portant sur les stimulateurs cardiaques employés lors de traitements de resynchronisation cardiaque (CRT) auprès de patients souffrant d'insuffisance cardiaque à travers le Québec. Le projet sera mené par l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS), un organisme provincial qui promeut l’utilisation efficace des ressources dans le secteur de la santé.

« Ce projet illustre la façon dont une unité d'évaluation des technologies en milieu hospitalier au Québec peut s’associer à l'INESSS pour se pencher sur l’utilisation appropriée des ressources à travers la province », explique Nandini Dendukuri, directrice du TAU. 

La décision de procéder à une évaluation de terrain des stimulateurs cardiaques fut prise en réponse à une analyse de la littérature exécutée par le TAU et financée par l’INESSS qui soulevait des questions quant aux bienfaits de la procédure chez certains patients.

L'Unité d'évaluation de la technologie de la santé du CUSM (TAU) collabore avec l'INESSS, un organisme de santé provincial chargé d'assurer l’utilisation efficace des ressources. De gauche à droite : Nisha Almeida, Laurie Lambert (de l’INESSS), David Felipe Forero, Nandini Dendukuri, Lorraine Mines et Lama Saab.
L'Unité d'évaluation de la technologie de la santé du CUSM (TAU) collabore avec l'INESSS, un organisme de santé provincial chargé d'assurer l’utilisation efficace des ressources. De gauche à droite : Nisha Almeida, Laurie Lambert (de l’INESSS), David Felipe Forero, Nandini Dendukuri, Lorraine Mines et Lama Saab.

« L'utilisation de stimulateurs cardiaques CRT a considérablement augmenté au Québec et à travers le monde au cours des cinq dernières années », explique Nisha Almeida, épidémiologiste, chercheuse au TAU, et coauteure du rapport. « Nous avons analysé les directives de pratique clinique et avons observé que bien que ces dispositifs soient clairement bénéfiques chez certains patients souffrant d'insuffisance cardiaque, leur efficacité dans d'autres groupes de patients est nettement moins évidente. Cette technologie doit être mieux évaluée, et la meilleure stratégie pour ce faire est d’obtenir l’information directement des hôpitaux. »

 « En surveillant le profil de patients qui reçoivent ces dispositifs coûteux et en documentant les effets à long terme, nous acquérons une meilleure connaissance de nos pratiques et contribuons à pallier le manque de données, note Nandini Dendukuri. Chaque stimulateur cardiaque coûte environ 11 000 $ à l’implant initial, et 14 400 $ lorsque jumelé à un défibrillateur. L'impact sur le budget restreint d'un hôpital est considérable. »

Collecte de données à travers le Québec  

L’INESSS va recueillir et comparer les données des programmes d'électrophysiologie de tous les centres de cardiologie tertiaire au Québec en ce qui a trait au nombre, aux caractéristiques et aux effets chez les patients ayant reçu un stimulateur cardiaque CRT pour remplacer ou moderniser un appareil existant.  

« Le travail du TAU nous a fait économiser énormément de temps », dit Laurie Lambert, épidémiologiste à l'Unité d'évaluation en cardiologie de l'INESSS. « Plutôt que de refaire l’analyse de la littérature, nous menons le rapport du CUSM encore plus loin. En enregistrant les caractéristiques des patients de façon systématique, nous pourrons déterminer si ceux-ci sont sélectionnés d’après les directives cliniques et de façon homogène dans les six centres de cardiologie qui effectuent l’implant de dispositifs stimulateur/défibrillateur au Québec ». 

Ce travail contribuera de plus à mettre en place la recommandation du TAU au CUSM de recueillir des données locales au-delà du projet avec l’INESSS auprès de patients qui reçoivent leur premier stimulateur cardiaque CRT. Nandini Dendukuri espère que cette collaboration entre l’INESSS et le TAU démontrera l’importance de l'évaluation des technologies en soins de la santé. 

« Notre système de santé ne peut se permettre de fournir des services de santé illimités à l’ensemble la population sans égards aux coûts, dit-elle. Il est essentiel d'assurer une distribution optimale des ressources en priorisant l’utilisation appropriée des technologies qui prolongent la vie ou améliorent réellement la qualité de vie de nos patients. »

Le saviez-vous ?

Tout comme les soins cliniques, la recherche et l'enseignement, l'évaluation des technologies de la santé constitue une priorité pour le Centre universitaire de santé McGill (CUSM). L'Unité d'évaluation des technologies de la santé (TAU) a été créée en 2001 dans le but de conseiller le CUSM dans ses décisions d'allocation de ressources les plus difficiles. Les rapports et les recommandations du TAU reposent sur une évaluation scientifique et fiable des technologies, ainsi que sur un processus décisionnel équitable et transparent. Le TAU contribue également à la formation du personnel dans le domaine de l'évaluation des technologies de la santé.