La traumatologie au Québec

À quand remonte au juste la traumatologie ?

Évidemment, même l’homme préhistorique n’était pas à l’abri d’un traumatisme. Un coup de massue fait rarement dans la douceur…


       Photo gracieusement prêtée par le Service de police
      de la Ville de Montréal

Soyons sérieux : le principe fondamental de la traumatologie – l’intervention rapide – s’est fait évident lors des guerres de Corée et du Vietnam. Les médecins militaires ont constaté que s’ils étaient à même de vite soigner les blessures graves, les soldats avaient plus de possibilités de s’en tirer. S’il y avait moyen de transporter les blessés à l’hôpital militaire, sans perdre de temps, l’espoir de sauver une vie était plus grand. C’est de là que vient le concept de golden hour – l’heure d’or.

D’expérience en expérience, on a compris l’importance d’ordonner les soins chez les personnes traumatisées. D’abord stabiliser l’état du patient, sur les lieux mêmes de l’incident, si possible; puis déterminer quel centre de traumatologie est le plus apte à procéder adéquatement et rapidement.

La règle d’or ? Le bon patient, au bon endroit, au bon moment.

Au Québec, une étude financée par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), en 1984, préconise l’utilisation d’une approche globale des soins aux victimes de traumatismes à la tête (les traumas craniocérébraux ou TCC).

Suivent diverses ententes pour créer une expertise poussée de la traumatologie dans des établissements de réadaptation désignés.

Puis, en 1991, un groupe-conseil en traumatologie est mis sur pied par la SAAQ, à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux. L’Hôpital général de Montréal y figure à l’avant-garde, avec le docteur David Mulder.

On institue alors le concept de continuum de services en traumatologie et le système intégré de traumatologie du Québec. Le but est de minimiser les délais d'intervention afin de diminuer les taux de morbidité et de mortalité chez les victimes d'un trauma.

De 1992 à 2007,
le taux de mortalité lié aux traumas a chuté de 51,8 % à 2,5 %

En 1993, Trauma Québec – un réseau d’accès rapide à des services complets en traumatologie – voit le jour.

Aujourd’hui, le système intégré de traumatologie au Québec constitue un vaste réseau parmi les plus performants du monde. On y compte :

  • 18 établissements de réadaptation (pour victimes de TCC modérés à graves)
  • 12 services de stabilisation (pour les régions éloignées ou isolées)
  • 28 centres primaires (où peuvent être traités des cas de traumatismes modérés)
  • 25 centres secondaires (capables de prendre en charge des traumatisés graves et des polytraumatisés)
  • 5 centres tertiaires, de niveau I, ultraspécialisés en traumatologie :
    • 3 pour adultes – notamment l’Hôpital général de Montréal;
    • 2 pour enfants – dont L’Hôpital de Montréal pour enfants.