La clinique de TDAH aide les enfants

Dr. Emmett Francoeur, director of The Children's Child Development Program, and Jodi Paterson
Le Dr Emmett Francoeur, directeur du Programme de développement de l'enfant de l'HME, et Jodi Paterson, coordinatrice de la clinique de TDAH, s'entendent tous deux pour dire que, même si le diagnostic du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité est difficile à poser, il demeure essentiel.

« Le TDAH est un trouble neurobiologique qui affecte environ six pour cent des enfants », explique le Dr Francoeur, directeur du Programme de développement de l'enfant de l'HME. « On le diagnostique le plus souvent chez les enfants âgés de 6 à 12 ans. Ces enfants ont de la difficulté à suivre et à se concentrer. Ils souffrent d'hyperactivité, donc ne réussissent pas bien à l'école, et ils ont des difficultés relationnelles avec leurs amis et à la maison. »

Ce trouble ne se diagnostique pas facilement, car ses symptômes, comme l'hyperactivité ou la difficulté à se concentrer sur un travail répétitif, sont des traits communs à tous les enfants. « Plusieurs comportements normaux manifestés au cours du développement des enfants de ce groupe d'âge sont semblables aux symptômes du TDAH », commente le Dr Francoeur. « La différence demeure la sévérité du comportement et ses répercussions sur la vie de l'enfant. On rencontre beaucoup d'enfants actifs et curieux entre 6 et 12 ans, mais ces enfants réussissent bien à l'école, ont des amis et évoluent bien dans leur famille. »

« Les enfants qui souffrent de TDAH ne fonctionnent pas de cette façon », ajoute Jodi Paterson, coordonnatrice de la clinique de TDAH. « Ils ne possèdent pas vraiment d'habileté pour se maîtriser, pour contrôler leur comportement et leurs paroles. Quand les parents et les enseignants remarquent un manque de maîtrise de soi, ils devraient se demander s'ils ne se trouvent pas devant un problème de TDAH. »

Aucun test ne peut confirmer la présence d'un TDAH. « En premier lieu, nous devons prendre en considération les observations des enseignants et des parents concernant le comportement de l'enfant », dit le Dr Francoeur. « Nous effectuons ensuite une évaluation psychologique qui comporte habituellement un test de Q.I. Nous évaluons ses habiletés scolaires en plus de lui faire passer des questionnaires psychologiques, comme le questionnaire de Conners. Finalement, nous rassemblons tous les résultats et tentons de déterminer si l'enfant répond aux critères du TDAH inscrits dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Nous devons particulièrement établir si l'enfant éprouve des difficultés relationnelles à la maison, à l'école et avec ses amis. »

Diagnostiquer le TDAH est difficile, mais essentiel. Les enfants qui souffrent d'un TDAH et qui ne sont pas traités ont tendance à échouer à l'école et manquent d'habiletés sociales, ce qui entraîne une faible estime de soi, de l'anxiété et même des risques de dépression. À l'âge adulte, s'ils n'ont pas appris certaines techniques pour arriver à composer avec leur maladie, ils sont prédisposés aux accidents et peuvent avoir de la difficulté à garder un emploi ou à entretenir des relations à long terme.

« Il s'agit d'un trouble biologique qui se traite », affirme le Dr Francoeur. « La médication peut être assez efficace. Les médicaments les plus utilisés sont des stimulants qui agissent sur des régions précises du cerveau et aident à régulariser le comportement. Une thérapie cognitive doit aussi être suivie. » Créée en 2005, la clinique de TDAH de l'HME accueille les cas complexes d'enfants qui résistent aux traitements, quand l'aide de la famille, des médecins et de l'école ne suffit pas. À la clinique, les enfants sont évalués par une équipe de psychologues, de pédiatres et d'infirmiers afin d'être dirigés vers le bon spécialiste du Département de neurologie, du Département de psychiatrie ou des Services pédiatriques du développement et du comportement, au besoin.

Les parents d'enfants atteints d'un TDAH peuvent avoir besoin de formation et de conseils. « Les parents ont souvent de la difficulté à accepter que leur enfant souffre de TDAH », explique Jodi Paterson, « et une fois qu'ils ont accepté la maladie, le fait d'aider leurs enfants à s'organiser et à faire des liens représente une tâche quotidienne. Les mères et les pères ont besoin d'apprendre différentes techniques pour faire face à la situation. Ils peuvent s'adresser à des organismes comme l'Association québécoise des troubles d'apprentissage, ou encore se tourner vers de l'assistance professionnelle privée. Mais nous sommes aussi là pour les aider ».

 


 

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Qu'est-ce qu'un parent peut faire ?

VOUS VOUS DEMANDEZ SI VOTRE ENFANT SOUFFRE D'UN TDAH ?

Si oui, vous devez le faire examiner, même si cela peut se révéler difficile. « Le diagnostic s'avère parfois trompeur et long », explique Jodi Paterson, coordonnatrice de la clinique de TDAH à l'Hôpital de Montréal pour enfants (HME). « Contrairement à ce qu'on a pu dire à certains parents, il n'existe aucun test qui peut déterminer si un enfant souffre de TDAH. Plusieurs tests psychologiques peuvent être nécessaires. Nous prenons aussi en considération le comportement de l'enfant, ses performances scolaires ainsi que les observations des enseignants et des parents. En rassemblant tous ces éléments, nous arrivons à un diagnostic. »

Le parent d'un enfant qui souffre de TDAH doit relever certains défis, en commençant par celui de l'acceptation. « Il peut sembler difficile de croire que votre enfant souffre d'un trouble neurobiologique, surtout lorsqu'il s'agit de symptômes imprécis et difficiles à diagnostiquer », affirme Mme Paterson.

En général, on traite le TDAH avec de la médication et une consultation psychologique ou une thérapie cognitive. Les parents jouent un rôle essentiel dans l'encadrement du traitement de leur enfant aux prises avec le TDAH en l'aidant à s'organiser et à demeurer discipliné. « Les deux parents doivent apprendre des stratégies efficaces pour encadrer leur enfant », souligne Jodi Paterson. « La bonne nouvelle est qu'ils peuvent bénéficier d'une aide et d'un soutien facilement accessibles en s'adressant directement à des organismes communautaires comme l'Association québécoise des troubles d'apprentissage, ou encore en se dirigeant vers de l'assistance professionnelle privée. Et, bien entendu, ils peuvent aussi nous consulter. »