Docteure Karine Igartua du COSUM - Grande Maréchale de la Fierté Montréal

Doctor Karine Igartua

Lundi 12 août marquera le début de la septième édition de la Fierté Montréal. Pour les organisations lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres (LGBT) et leurs alliés, cela représente une opportunité de célébrer la diversité des orientations sexuelles et des genres. Cela attire aussi l’attention sur les personnes LGBT du Québec et du monde entier ainsi que sur les problèmes auxquels elles font face. Cette année, Dre Karine Igartua, directrice du Centre d’orientation sexuelle de l’Université McGill (COSUM) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), a été choisie comme l’un des Grands Maréchaux.

En tant que Grande Maréchale, Dre Igartua prendra la parole lors de plusieurs conférences de presse et sera présente lors d’événements spéciaux de la Fierté Montréal, incluant lors de la vigile pacifique qui aura lieu devant le Consulat de Russie, le mardi 13 août, en signe de protestation quant aux lois discriminatoires et homophobes récemment adoptées en Russie. Le lendemain, elle fera une allocution à la cérémonie de lever du drapeau arc-en-ciel et le samedi 17 août, elle fera l’ouverture de la journée communautaire, un événement qui présente des groupes communautaires, des commerces et des clubs sportifs dirigés par la communauté LGBT et à son service. Et finalement, elle sera du défilé, le dimanche 18 août. 

« Je me sens honorée de pouvoir participer de cette façon, » mentionne Dre Igartua. « J’ai accepté cette offre non seulement parce qu’il est important de démontrer le succès de l’approche québécoise auprès de la communauté LGBT au monde entier, mais aussi parce que j’aimerais mettre en valeur la clinique COSUM de l’Hôpital général de Montréal; une clinique qui se spécialise en santé mentale pour aider ceux et celles aux prises avec des problèmes concernant leur orientation sexuelle. » 

Le COSUM a ouvert ses portes en 1999 pour traiter la souffrance psychologique causée par l’homophobie. Dre Igartua est l’un des cofondateurs. « À nos débuts, nous avions une orientation axée sur la pratique clinique, donc traitions cas par cas les problèmes de discrimination, d’intimidation et d’homophobie. Nous offrons également des services de psychothérapie pour les personnes qui acceptent mal leur orientation sexuelle, » explique Dre Igartua. « Toutefois, avec l’évolution de la clinique, nous avons réalisé que nous pourrions aider plus de gens en encourageant la prévention, et ce, en travaillant dans la communauté pour réduire l’homophobie avant qu’elle crée des blessures psychiques. » 

Malheureusement, le domaine médical peut causer et, en fait cause une certaine discrimination. Les hommes gais doivent à l’occasion se soumettre à une batterie de tests pour le dépistage des maladies transmises sexuellement parce qu’ils sont perçus comme ayant une grande promiscuité; les femmes lesbiennes se voient dénier l’accès aux tests Pap comme elles sont censées ne pas avoir de relations sexuelles avec pénétration; et les personnes transgenres sont souvent harcelées et ridiculisées par leurs médecins. « C’est pour cette raison que mon collègue Dr Richard Montoro et moi-même, enseignons dans le programme d’étude régulier des étudiants en médecine et des résidents en psychologie. Tout le monde reçoit une formation de base sur les problèmes de santé reliés au LGBT. » 

Toutefois, Dre Igartua ne tarde pas à souligner que le COSUM n’est pas la clinique « arc-en-ciel ». « Nous sommes très discrets; précisément, parce que nos services doivent répondre aux besoins des personnes inconfortables avec leur identité sexuelle, ou qui ne seraient pas à l’aise d’entrer dans une clinique située dans le village gai, à cause de leur religion, de leur communauté ou pour des raisons familiales, » explique Dre Iguarta. 

Bien que la question de discrimination contre la communauté LGBT soit bien présente au Québec, la province est à ce jour un des lieux les plus accueillants pour les personnes LGBT. « Au Québec, nous reconnaissons l’égalité en matière de mariage et l’union civile, nous offrons les prestations au survivant et reconnaissons les droits parentaux. Malgré tout, les choses ne sont pas parfaites – il existe encore des inégalités sociales à travers la province tout comme des problèmes légaux qui affectent la communauté gaie et transgenre plus spécifiquement – et voilà pourquoi la Fierté Montréal est aussi importante; elle donne une voix à une communauté qui était si silencieuse et donne de l’espoir aux gens en quête d’acceptation à cause de leur identité ou de leur orientation sexuelle. »