Une étude démontre que les chambres individuelles réduisent les infections nosocomiales dans les USI
Une équipe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et de l’Université McGill démontre que les chambres individuelles dans les unités des soins intensifs (USI) jouent un rôle clé dans la réduction des infections à C. difficile. L’étude, publiée aujourd’hui dans le journal Archives of Internal Medicine, suggère également qu’elles pourraient réduire la durée d’hospitalisation et, par conséquent, être synonyme d’économie pour le système de soins de santé.
Le contrôle de l’infection dans les hôpitaux est une préoccupation sanitaire mondiale qui peut avoir de sérieuses répercussions sur la morbidité et la mortalité des patients, ainsi que sur le coût du traitement – particulièrement dans les USI, où les patients sont fortement exposés aux infections.
Les chambres individuelles des USI ont longtemps été considérées comme une protection supplémentaire contre les infections nosocomiales. Toutefois, les études précédentes sur le sujet se sont révélées inconcluantes. « Nous avons eu une occasion intéressante d’examiner les taux d’acquisition des infections chez les patients qui passaient d’une chambre à plusieurs lits à une chambre individuelle dans l’USI du CUSM », explique Dana Teltsch, auteure principale de l’étude et doctorante au Département d’épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail de l’Université McGill.
Les résultats montrent une diminution de près de 50 pour cent du taux d’acquisition des infections dues à trois des bactéries les plus préoccupantes – le staphylocoque doré (SARM), le C. difficile et l’entérocoque (ERV) après le transfert des patients à chambres individuelles. « Nous avons également observé une réduction de dix pour cent de la durée de l’hospitalisation à l’USI après le passage à des chambres individuelles. Outre les avantages pour la santé des patients, ces découvertes permettent de mettre en regard les économies et les dépenses pour le système de santé », ajoute Dana Teltsch. On estime que chaque cas d’infection à C. difficile peut coûter jusqu’à 7 000 $ par épisode.
« Cette étude est la première à évaluer l’ensemble des avantages des chambres individuelles dans une USI et souligne le rôle important de l’infrastructure physique dans la prévention de la transmission des infections associées aux soins de santé, déclare la Dre Vivian Loo, l’une des co-auteures de l’étude, Chef du Département de microbiologie au CUSM et professeure agrégée au département de médecine de l’Université McGill. Évidemment, d’autres facteurs tels que l’hygiène des mains, les précautions d’isolement, la gérance des antibiotiques et les pratiques d’entretien sont également importants pour prévenir la transmission, mais cette étude démontre clairement l’indispensable nécessité des chambres individuelles, particulièrement pour ce type de patients. »
« Des chambres individuelles peuvent aider les patients à éviter les infections mais également aider l’ensemble du système de santé à réduire la durée des hospitalisations liées aux infections nosocomiales, déclare le Dr David Buckeridge, auteur de référence, professeur agrégé au Département d’épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail à l’Université McGill et scientifique médical au département de médicine à l’Institut de recherche du CUSM . Notre étude n’avait pas pour objet de mesurer tous les coûts et les avantages des chambres individuelles, mais ces dernières constituent un investissement qui devrait continuer à fournir un avantage substantiel.
Toutes les chambres du nouveau CUSM, installées sur les campus Glen, Lachine et de la Montagne, seront individuelles. La lumière naturelle, un espace confortable pour les familles et une salle de bain privée, contribueront à la guérison tant physique que mentale des patients. Outre le fait de limiter la propagation des infections, les chambres individuelles assurent le respect de la vie privée et la confidentialité, offrent aux patients un sentiment de contrôle ainsi que suffisamment d’espace pour circuler avec le matériel médical autour des lits, ce qui permet aux patients de rester dans leur chambre pour des examens, des traitements ou des analyses de routine.
À propos de l’étude
L’étude intitulée « Infection Acquisition Following Intensive Care Unit Room Privatization » a été coécrite par Dana Teltsch (McGill), James Hanley (McGill,MUHC), Vivian Loo (McGill, MUHC), Peter Goldberg (MUHC), Ash Gursahaney (MUHC) et David Buckeridge (McGill,MUHC). Elle a été financée grâce à une subvention de recherche des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
Cliquez ici pour accéder à l’article en ligne : www.jamamedia.org.
À propos du Centre universitaire de santé McGill
L’un des principaux centres hospitaliers universitaires du monde, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est reconnu pour l’excellence de ses programmes cliniques intégrés axés sur les patients, de sa recherche et de son enseignement. Fortement engagé à l’égard du continuum des soins prodigués au sein de sa communauté et partenaire de la faculté de médecine de l’Université McGill, de l’Hôpital de Montréal pour enfants, de l’Hôpital général de Montréal, de l’Hôpital Royal Victoria, de l’Hôpital et l’Institut neurologiques de Montréal, de l’Institut thoracique de Montréal et de l’Hôpital de Lachine, le CUSM met de l’avant des services multidisciplinaires complets, des technologies et des pratiques inédites, des partenariats stratégiques, en plus d’assurer un rôle de leadership sur le plan du transfert des connaissances. Le CUSM s’est engagé sur la voie d’un projet de redéploiement de 2,25 milliards de dollars sur trois campus – les Campus de la Montagne, Glen et Lachine – dans le but d’offrir aux professionnels de la santé un environnement efficace dans lequel les patients et leur famille pourront recevoir Les meilleurs soins pour la vie. Les campus ont également intégré les meilleures pratiques de développement durable, incluant les principes et lignes directrices LEED® et BOMA BESt.
À propos de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR du CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Les travaux de recherche sont regroupés autour de 11 axes (ou programmes) de recherche. Établi à Montréal, au Québec, Canada, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 000 étudiants diplômés, postdoctoraux et associés consacrés à un large éventail de domaines de recherche fondamentale et clinique. Plus de 1 000 études cliniques sont menées dans nos hôpitaux chaque année. L’Institut de recherche du CUSM est notamment appuyé par le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).
À propos de l'Université McGill
Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l’Université McGill se classe comme chef de file parmi les universités canadiennes. McGill compte deux campus, 11 facultés, 10 écoles professionnelles, 300 programmes d’études et au-delà de 35 000 étudiants, originaires de 150 pays. L’Université accueille au-delà de 6 200 étudiants étrangers, qui composent près de 20 pour cent de sa population étudiante. Près de la moitié de ses étudiants ont une langue maternelle autre que l’anglais – dont 6 000 francophones.