Les unités des soins intensifs du CUSM
Les unités des soins intensifs (USI) du Centre universitaire de santé McGill accueillent les patients les plus vulnérables qui doivent se rétablir d’une intervention chirurgicale, de complications médicales ou d’un traumatisme. Du dimanche 27 octobre au samedi 2 novembre a eu lieu la Semaine canadienne des soins intensifs, qui vise à souligner le travail remarquable des médecins, des chirurgiens, des infirmières et du personnel de soutien, et à saluer leur engagement constant.
Les soins intensifs en bref
Les USI du CUSM sont des unités de soins tertiaires qui combinent des services médicaux, chirurgicaux, neurologiques et de traumatologie et qui disposent d’une expertise dans le traitement de patients en phase critique.
Les soins critiques sont une sous-spécialité qui se développe rapidement et qui est pratiquée aujourd’hui par des médecins formés à diverses spécialités, que ce soit la chirurgie, l’anesthésiologie, la médecine pulmonaire ou d’autres.
« Il y a vingt ans, les soins intensifs étaient morcelés : chirurgiens, neurologues et autres spécialistes s’occupaient chacun de leurs patients », explique le docteur Ash Gursahaney, chef associé du département des soins intensifs du CUSM. « Mais une réalité s’est bientôt imposée : lorsque l’état des patients se détériore et que des soins avancés deviennent nécessaires, la situation de tous ces patients devient de plus en plus semblable. Il était donc normal que les soins critiques deviennent une spécialité. »
Les défis en matière de prestation des soins critiques
« Les soins intensifs soulèvent des questions délicates, » explique le docteur Gursahaney. « D’une part, les avancées réalisées dans les domaines de la médecine, de la chirurgie et des soins intensifs, de même que les nouveaux traitements en soins intensifs, font en sorte qu’un plus grand nombre de patients survit à des complications graves et leur vie s’en trouve donc prolongée. D’autre part, parce que la période de convalescence est souvent très longue malgré le succès des interventions, ces patients vivent plus longtemps, certes, mais dans un état de santé précaire. »
Au cours des dernières années, on a procédé à une réévaluation des pratiques du CUSM en matière de soins intensifs et celle-ci donne des résultats extrêmement prometteurs, selon le docteur Gursahaney. Par exemple, si le CUSM a réduit le nombre total de lits dans ses différentes institutions et départements, le nombre de lits des USI, lui, a augmenté. « Auparavant, chaque département avait sa propre unité de soins intensifs. Mais en 2011, le CUSM a créé un département de soins intensifs ce qui, pour moi, représente une avancée certaine. Nous avons donc modifié notre approche en matière de soins intensifs, qui constituent maintenant une sous-spécialité interdisciplinaire. Cela nous a permis d’innover tant dans les soins cliniques qu’en recherche, et d’améliorer l’état des patients. »
Une question délicate : le bien-être des patients
Le caractère inéluctable de la fin de la vie est certainement, sur le plan émotif, un enjeu difficile auquel les spécialistes des soins critiques font face beaucoup plus fréquemment que leurs confrères des autres secteurs de la santé. Au Canada, toutes les questions relatives aux soins de fin de vie constituent un des grands sujets d’actualité.
« Nous offrons des soins de soutien dans l’espoir que l’état des patients s’améliore, mais ce n’est pas toujours ce qui se produit, » explique le docteur Gursahaney. « S’il devient évident que l’état du patient ne s’améliorera pas, les médecins spécialistes des soins critiques ne souhaitent généralement pas prolonger sa vie au prix d’interminables souffrances. » Selon le docteur Gursahaney, il importe d’établir une distinction claire entre l’arrêt des soins critiques et l’euthanasie, une pratique qui fait actuellement l’objet d’un débat dans la société.
« Les médecins décident de débrancher les appareils de maintien en vie au moment opportun », précise le docteur Gursahaney. « Chaque fois, bien sûr, il s’agit d’un moment chargé d’émotion, mais il ne faut pas confondre cette procédure avec l’euthanasie, qui est très différente. La distinction est cruciale : le médecin interrompt un traitement qui ne permettra d’aucune façon d’améliorer l’état du patient et le laissera dans un état de douleur et d’inconfort alors que l’euthanasie consiste plutôt à mettre fin à la vie du patient à sa demande même. »
« Ce qui me préoccupe », ajoute le docteur Gursahaney, « est le fait que le débat sur l’euthanasie a possiblement un impact considérable non seulement sur les soins que nous dispensons, mais, plus important encore, sur la perception qu’a le patient des soins critiques. »