Démission en bloc de tous les administrateurs indépendants du CUSM

Il y a presque deux ans, le ministre Barrette a nommé quelques nouveaux administrateurs et a reconduit le mandat de certains autres au conseil d’administration du Centre universitaire de santé McGill (« CUSM »), à la suite de la recommandation d’un comité formé d’experts en gouvernance. Nous avons été choisis pour siéger à titre bénévole au conseil du CUSM en raison de l’étendue et de la diversité de notre savoir-faire et de notre expérience, et parce que, tous ensemble, nous possédions les compétences nécessaires pour superviser les activités multidimensionnelles de l’un des plus importants hôpitaux universitaires du monde. Ce qui nous unit est notre engagement à faire en sorte que les Québécois continuent de bénéficier du leadership du CUSM en matière de soins offerts aux patients, d’enseignement, de recherche et d’évaluation des technologies.

Pour faire preuve d’efficacité et pour agir dans l’intérêt supérieur des patients et de leur famille ainsi que des hommes et des femmes qui travaillent au CUSM, il est essentiel que nous puissions établir un dialogue régulier et productif avec le ministre et avec ses fonctionnaires, et que nous travaillions tous en collaboration les uns avec les autres dans le but d’atteindre nos objectifs communs. Toutefois, le ministre Barrette refuse depuis de nombreux mois d’engager le dialogue avec nous; il ignore nos demandes visant à le rencontrer, il ne répond pas aux lettres que nous lui faisons parvenir et refuse de nous faire part du contenu de documents comme les rapports Joshi et Desjardins avant de les rendre publics plusieurs mois après leur présentation.

Il est plutôt devenu évident qu’avec ses menaces de mise en tutelle et qu’avec ses remises en question, en public et en privé, de notre compétence, le ministre Barrette considère notre conseil d’administration ( «CA ») comme une pierre d’achoppement empêchant le CUSM de réaliser son plein potentiel au sein du réseau de la santé. Compte tenu de son silence, il ne fait aucun doute qu’il a rejeté notre proposition récente de former un comité conjoint (MSSS-CA), qui aurait la responsabilité de se pencher sur des questions comme la sélection d’un nouveau président-directeur général, le renouvellement du CA et le financement de notre institution.

Nous sommes actuellement dans une impasse.

Notre responsabilité et notre devoir consistent à nous concentrer sur ce qui est dans l’intérêt supérieur du CUSM. 

C’est pour cette raison que nous avons tous décidé de démissionner de nos postes d’administrateurs indépendants du CUSM.

Pour le conseil d’administration précédent et pour le conseil actuel, assurer la direction du CUSM au cours des cinq dernières années a comporté de nombreux défis, plus particulièrement parce que nous avons vécu une période transformation importante, y compris le plus important déménagement hospitalier de l’histoire du Canada. Nous avons saisi cette occasion pour réexaminer nos façons de faire et nos processus, tout en introduisant des pratiques exemplaires et en mettant en œuvre, avec succès, le plan clinique de 2007.

Nous tenons à féliciter notre présidente-directrice générale (pdg) par intérim, Martine Alfonso, ainsi que son équipe pour leur engagement envers l’excellence et pour avoir mis en place les mesures nécessaires afin de ramener le CUSM à l’équilibre budgétaire à la fin de l’exercice financier actuel, tout en privilégiant avant tout les soins offerts aux patients. Nous souhaitons également remercier tous nos professionnels de la santé pour leur professionnalisme et pour la compassion qu’ils manifestent dans leurs soins, malgré la tourmente.

Dans une perspective d’avenir, il est dans l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes que le CUSM puisse compter sur un conseil d’administration solide, efficace et représentatif. Nous maintenons que les rôles et responsabilités du nouveau conseil d’administration doivent être renforcés, afin d’inclure la nomination du président du conseil et du pdg. C’est actuellement le ministre qui choisit le pdg, ce dernier participe à une rencontre mensuelle avec le ministre et tient une conférence téléphonique bimensuelle avec son sous-ministre, qui est responsable de l’évaluation du rendement du pdg.

Le rôle du conseil d’administration du CUSM ne devrait pas se limiter à celui d’un conseil consultatif. Le conseil d’administration doit assumer pleinement son rôle, qui consiste à gouverner les affaires du CUSM. Autrement, non seulement sera-t-il difficile d’attirer des représentants talentueux de la communauté afin de siéger au conseil, mais l’influence et la contribution de la collectivité se trouvent diminuées si la gouvernance est laissée aux mains d’une seule personne.

L’historique du CUSM est impressionnant, et nous nous enorgueillissons d’avoir contribué à jeter les bases de ce qui lui permet de jouer un rôle de chef de file important au sein de notre système de santé. Le CUSM dispose d’une équipe de classe mondiale, et nous avons de la chance d’avoir toutes ces personnes parmi nous. Alors que notre mandat prend fin, nous incitons tous les Montréalais à se ranger du côté de notre grande institution et à veiller à ce que l’on y crée le climat nécessaire à la poursuite de son succès. La première étape est de procéder à la nomination d’un nouveau pdg.

Les administrateurs indépendants du conseil d’administration du CUSM,

Claudio Bussandri (président), Gail Campbell, Marie Giguère, David Laidley, Teresa Pacheco, Robert Rabinovitch, Janis Riven, Glenn Rourke, Melissa Sonberg et Norman Spencer

Pour plus d’information, communiquez avec :
Affaires publiques du CUSM, au 514-843-1560

[email protected]