La pharmacie du CUSM : une bonne chimie pour réussir face à la COVID-19.

Caroline St-Pierre, Isabelle Couture, Christina Llobrera, Patricia Vandecruys, Sorphear Khlin, Caroline Fournier au CUSM
De gauche à droite: Nathalie St-Pierre, Isabelle Couture, Christina Llobrera, Patricia Vandecruys, Sorphear Khlin, Caroline Fournier

Lorsqu’André Bonnici a appris que Pfizer développait un vaccin contre la COVID-19 nécessitant un entreposage à des températures de -70 à -80 degrés Celsius, il a eu le réflexe d’équiper la pharmacie de congélateurs ultra-froids.

« Au moment où le vaccin Pfizer n’était pas encore confirmé, j’ai proposé que nous achetions les congélateurs pour conserver le vaccin, au cas où », explique le directeur de la pharmacie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). C’était un pari, mais un pari gagnant puisque le CUSM a reçu sa première livraison de vaccin avec un préavis de quelques jours.

Avant même que le vaccin n’existe, comme toutes les équipes de l’hôpital, la pharmacie a dû faire preuve d’agilité face à la pandémie. En plus de faire face aux nouveaux défis, les pharmaciens en chef des hôpitaux de Montréal ont eu le réflexe de penser à l’avenir. « Nous avons décidé de mettre sur pied un comité provincial afin de pouvoir approvisionner les pharmacies du Québec avec les bonnes quantités de médicaments nécessaires pour le COVID-19 », explique André. En prévision d’une augmentation des besoins en soins intensifs, André s’est assuré que le CUSM disposait d’une quantité suffisante de médicaments pour tous les patients de l’USI.

La pandémie a créé un élan de recherche au sujet du virus au CUSM, nécessitant une collaboration inédite entre les équipes de la pharmacie et de l’Institut de recherche du CUSM. La pharmacie a joué un rôle essentiel dans la création et la modification des protocoles des médicaments testés pour le traitement de la COVID-19, comme le Remdesivir, la Dexaméthasone et la Colchicine. « Nous avons maintenant un pharmacien qui coordonne les études de recherche en raison de l’accélération des projets de recherche entraînée par la COVID-19 », explique André. « Un partenariat solide s’est développé entre les pharmaciens et les chercheurs. C’est un résultat positif de la pandémie », ajoute-t-il.

 

Christina Lobrera Pharmacy Tech
Nathalie St Pierre Pharmacy Tech

 

L’arrivée du vaccin contre la COVID-19 a signifié davantage de changements pour la pharmacie du CUSM, dont le rôle dans l’administration des doses est essentiel. Le vaccin est retiré du congélateur ultra-froid à l’aide d’un équipement de protection, placé dans un réfrigérateur pour le décongeler, puis dilué. « Une fois le vaccin dilué, il n’est bon que pour six heures », explique Céline Dupont, pharmacienne en chef adjointe au CUSM. Ces six heures sont cruciales et exigent de la précision. « Nous devons assurer une communication claire avec la clinique afin de préparer le nombre exact de vaccins : il ne peut absolument pas y avoir de gaspillage », ajoute-t-elle.

Chaque flacon est soigneusement manipulé par des équipes de deux techniciens en pharmacie. Un technicien remet les flacons à l’autre technicien qui travaille dans un environnement stérile et qui est chargé de diluer et de mélanger soigneusement le contenu de chaque flacon. Les flacons sont scellés et remis au premier technicien, qui note avec soin la date et l’heure de péremption sur chacun d’entre eux. Une fois que les flacons sont prêts à être administrés, le technicien, accompagné d’un agent de sécurité, les emmène à la clinique de vaccination.

L’arrivée du vaccin a été un autre défi ajouté aux nombreux autres auxquels l’équipe de la pharmacie a dû faire face depuis le début de la pandémie. « Nous avons dû nous adapter à une nouvelle façon de travailler en pharmacie, mais nous sommes une équipe résiliente », explique Céline.