Réduire le mouvement, réduire la propagation des infections

En collaboration avec l’équipe de leadership de l’urgence, Natasha Dupuis, infirmière clinicienne en pratique avancée aux services d’urgence du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), tentait de déployer des outils afin de limiter le mouvement des patients à l’urgence, et en 2020, en pleine pandémie, elle a réussi à implanter avec succès un système technologique de pointe au sein du service des urgences.

« En début de pandémie, notre équipe tentait d’identifier des façons de réduire les mouvements des patients dans notre établissement, et du même coup, le risque de propagation des infections, raconte Natasha. Nous cherchions également le moyen de réduire le délai entre la demande de consultation en électrophysiologie et le résultat de l’examen. Et nous nous sommes donc tournés vers l’application CareLink Express Mobile ».

Cette application aide à gérer à distance des dispositifs cardiaques (pacemakers) implantés, et ce, de n’importe quel milieu de soins aux patients à l’hôpital, soit aux soins intensifs, à la consultation interne, au laboratoire de cathétérisme, au centre de chirurgie et à la clinique de patients, de façon à effectuer rapidement des contrôles des dispositifs et recevoir une évaluation technique à distance concernant son état.

Natasha Dupuis, infirmière clinicienne
Natasha Dupuis, infirmière clinicienne en pratique avancée aux services d’urgence et Caroline McDonald, assistante infirmière chef à l’urgence de l’Hôpital général de Montréal, testant l’application CareLink Express Mobile

« Le seul équipement nécessaire est une tablette ainsi qu’un connecteur patient. Les équipes d’électrophysiologie et de l’urgence ont travaillé conjointement afin de développer un protocole de soins pour guider les équipes traitantes dans l’utilisation de la nouvelle technologie. Une fois prêts, nous avons déployé avec les équipes », souligne Natasha.

Le système s’est avéré facile à utiliser : l’application sur la tablette est claire, voire intuitive, et même un utilisateur débutant peut s’y retrouver aisément. Le connecteur patient ne comprend qu’un seul bouton pour allumer ou éteindre, et un voyant lumineux indique s’il est connecté au pacemaker. « Nous avons offert de la formation à la majorité de l’équipe clinique, et même ceux qui ne l’avaient pas reçu ont facilement pu utiliser l’appareil. J’ai vu des cliniciens avoir des appréhensions quant à cette nouvelle technologie — et ont admis que ce système est simple et rapide », affirme Natasha.

Concrètement, l’urgentologue détermine si une interrogation de pacemaker est nécessaire, puis communique cette information à l’infirmière. Cette dernière se procure alors la tablette et le connecteur patient, puis se dirige au chevet du patient. L’infirmière peut alors effectuer l’interrogation, puis aviser l’agente administrative que l’interrogation a été faite afin qu’elle puisse appeler l’équipe d’électrophysiologie.

Selon Natasha, le système comporte de nombreux avantages : « Considérant la situation actuelle, la diminution du risque de propagation des infections est certainement un aspect intéressant, puisque les trajectoires sont optimisées et que le temps d’attente pour le patient est diminué. De plus, considérant notre responsabilité quant à l’accès et la qualité des soins offerts dans nos divers établissements, ainsi qu’à l’expérience patient, l’offre de services à distance devient une option intéressante dans le développement de nos programmes. Par exemple, le système CareLink Express Mobile de Medtronic pourrait être déployé dans les établissements éloignés comme le Grand Nord afin de rendre possibles les investigations de patients sans avoir à les faire venir à Montréal. »