Les mots d’encouragement d’une proche aidante

La tante de Rona (gauche) et Rona (droite).

 

Rona Fleming a un message à partager avec les proches aidants. Sa première expérience dans le domaine a eu lieu lorsqu’elle était dans la vingtaine et qu’elle a commencé à s’occuper de sa mère. Rona s’est ensuite occupée de plusieurs amis qui luttaient contre la maladie et, aujourd’hui, elle s’occupe de sa tante. Dans ce texte en forme de questions-réponses, Rona adresse des mots d’encouragement à ceux qui soutiennent leurs proches dans la maladie. 

En quoi le fait d’être un proche aidant a-t-il changé votre vie ?  

On ne prévoit pas de devenir une proche aidante. En même temps, ce n’est pas non plus quelque chose qui nous est imposé. On le choisit par amour. Vous aimez une personne dans ce qui constitue son essence même et vous vous rappelez qu’elle est toujours la même, même si sa santé a changé. 

Chaque fois que vous prenez soin de quelqu’un, la vie gagne en importance. Le fait d’être proche aidant a approfondi à la fois ma relation avec la personne dont je m’occupe et les relations que j’entretiens avec les autres. Les personnes qui sont importantes pour vous deviennent encore plus importantes. En nous concentrant davantage sur elles, nous laissons de côté les choses sans importance.  

Quelles sortes de choses ont disparu pour vous ?   

La poursuite de l’argent et du prestige ; ce n’est plus tant ce que j’accomplis dans ma vie qui est déterminant, mais plutôt les personnes qui font partie de ma vie et le temps que je passe avec elles. Il est important pour moi de tirer le meilleur parti du temps que nous passons ensemble !  

Comment gérez-vous la pression et le stress ?  

J’aime faire de longues promenades. En fait, après m’être occupée de ma tante, je rentre chez moi à pied. Lorsque j’arrive à la maison, mon stress a disparu.  

J’appelle cela « changer de chapeau ». Il est important de changer de chapeau, pour ainsi dire, d’un contexte à l’autre. Je dois être capable de mettre mes autres casquettes : ma casquette de soins personnels, ma casquette d’amie, ma casquette de mère, etc. J’aime lire des livres, faire de l’exercice ou simplement m’asseoir sur le canapé. J’aime regarder les pires émissions de télé-réalité — il faut qu’elles soient de mauvais goût et sans intérêt ! Je reste assise avec un air perplexe sur le visage… et j’adore ça.  

J’ai un homme dans ma vie, alors le simple fait de me blottir et d’être avec quelqu’un qui n’est pas impliqué dans ces rôles et ces responsabilités de proche aidante m’aide à mon tour. J’ai cette personne sûre auprès de laquelle je peux rentrer à la maison. Je me glisse dans les bras de quelqu’un.  

Et la musique ? 

Oh ! la musique, c’est ce qu’il y a de mieux ! Je suis une fille qui aime le rock’n’roll. Je rentre à la maison et je mets du bon rock’n’roll des années 70 et 80. J’adore les karaokés où je peux vraiment chanter. Il y a certaines chansons que je mets intentionnellement, comme « Beautiful » de Carole King. 

Magnifique ! C’est formidable d’entendre que vous avez un équilibre.  

Merci. Je me rends compte que tous les proches aidants ne sont pas en mesure de trouver un équilibre. Nombreux sont ceux qui se sentent incapables de s’élever au-dessus de la tourmente.   

Le CUSM dispose d’excellents réseaux de soutien pour les proches aidants. Je pense à ma meilleure amie qui vit une expérience de cancer, et les services de soutien offerts à ses enfants sont tout simplement incroyables. Rien que d’y penser, j’en ai la chair de poule. Même en gériatrie, l’équipe veille toujours à ce que les proches aidants soient pris en charge. C’est la même chose à l’USI de l’Hôpital pour enfants et davantage encore, dans d’autres installations du CUSM, pour les patients et les familles.  

Le 2 avril 2024 est la Journée nationale des proches aidants. Nous sommes reconnaissants du rôle indispensable que jouent ces derniers dans la vie des patients. Nous souhaitons rappeler à toutes les personnes proches aidantes qu’elles doivent aussi prendre soin d’elles-mêmes. Si vous vous sentez dépassé, adressez-vous à l’équipe de soins de la personne que vous aidez et posez des questions à propos du réseau de soutien du CUSM.