Tête-à-tête avec... Helina Asumadu, préposée aux bénéficiaires (PAB) au département de médecine interne de l’Hôpital Royal Victoria du CUSM

Je fais toujours des blagues, je danse et je chante pour les patients; je veux les faire sourire. Je n’oublie jamais que le patient qui est devant moi est la maman, le papa, le fils ou la fille de quelqu’un.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir PAB?

Tout cela vient de ma grand-mère. Chez moi, à Kumasi, au Ghana, dont je suis originaire, les aînés restent avec leur famille; nous vivions donc tous ensemble. Elle était vieille et très, très amusante. Je m’occupais d’elle, et nous sommes devenues proches l’une de l’autre. C’est ainsi que j’ai voulu m’occuper des personnes âgées et des malades. Elle est morte à l’âge de 121 ans, alors que je vivais déjà au Canada.

Depuis combien de temps êtes-vous ici?

Depuis plus de 25 ans. À l’âge de 17 ans, j’ai quitté le Ghana pour aller en Allemagne. Je faisais des études secondaires là-bas lorsque j’ai fait la connaissance de celui qui allait devenir mon mari, Maxwell, qui est aussi Ghanéen. Il vivait à Montréal et était en visite chez un ami en Allemagne.

Ainsi, c’est l’amour qui vous a fait déménager au Canada. Avez-vous commencé à travailler comme PAB dès votre arrivée?

Non. Au début, j’ai travaillé dans une résidence de personnes âgées, mais j’avais l’impression de pouvoir faire mieux; je voulais être PAB. Je suis donc retournée aux études afin d’obtenir un diplôme d’études secondaires canadien et j’ai obtenu un emploi de PAB à l’Hôpital Royal Victoria. Je suis fière de travailler au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

Décrivez-moi une journée type au département C-9.

Vous allez rire. Mon quart de travail commence à 7 h 30, mais il m’arrive d’être ici à 6 h. J’arrive tôt afin de trouver une place de stationnement, puis je me rends sur l’étage, je me détends et bois mon café. La plupart du temps, je vais voir mes 12 patients bien avant le début de mon quart de travail. Je leur dis : « Je vais revenir plus tard afin de m’occuper de vous. » Lors d’une journée type, je les lave, je change leurs draps, je leur sers leur petit déjeuner. Certains patients aiment faire la conversation. Je leur dis : « Laissez-moi finir mon travail, et je reviendrai causer avec vous. »

De quoi parlez-vous?

De leur vie personnelle, de leurs enfants, de cinéma, de musique, de tout ce dont ils veulent parler.

Vous semblez réellement aimer votre emploi. 

C’est évident que j’aime mon emploi! Pour moi, s’occuper de personnes malades signifie plus que de leur administrer des médicaments. Par exemple, une bonne douche et un lit propre peuvent aider les patients à se sentir mieux. La propreté est importante pour moi; aussi, je veille toujours à ce que les chambres des patients soient nickel. Je fais toujours des blagues, je danse et je chante pour les patients; je veux les faire sourire. Je n’oublie jamais que le patient qui est devant moi est la mère, le père, le fils ou la fille de quelqu’un.

Quel est le secret pour être une bonne PAB?

Si l’on se met toujours à la place de nos patients, on va avoir du plaisir à s’occuper d’eux.