C'est la Semaine de sensibilisation à la douleur
Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), nous sauvons des vies chaque jour, et il arrive que ce soit d’une façon que l’on peut difficilement imaginer. Ainsi, lorsqu’une femme a avoué à notre directrice du Programme d’autogestion de la douleur chronique (PADC) qu’avant de s’inscrire au programme, elle s’était rendue dans sa grange vérifier quelle poutre était suffisamment solide pour supporter son poids, car elle envisageait sérieusement de se pendre, le Dr Deborah Radcliffe-Branch détenait la preuve des bienfaits du programme.
Formateurs pour le programme d'autogestion de la douleur chronique My Tool Box:. De gauche à droite, debouts : Falk Kyser, Allison Lyne, Paul Clark, Traci Williams, Catherine Dubé, Francine Adelson, Gary Blank, Eugene Feig, Louisa Nicole, Bobby Harrinanan, Deborah Radcliffe-Branch. Assis: Mario DiCarlo, Janet King, Lisa Cardas, Kathy Camozzi, Sandra Lefort, Isabelle Ducharme.
« Elle m’a regardé droit dans les yeux et elle m’a remercié, explique le Dr Radcliffe-Branch. Et vous savez quoi? J’entends souvent des commentaires de ce genre de la part de personnes qui souffrent de douleurs chroniques intenses. Nous ne prescrivons aucun médicament, ne faisons aucune intervention chirurgicale, mais nous sauvons des vies. »
Depuis 2010, le CUSM a mis en œuvre le PADC dans le cadre du programme L’Atelier, ABC de l’autogestion des soins, un programme gratuit d’une durée de six semaines conçu pour enseigner aux personnes atteintes de maladies chroniques à gérer leurs activités quotidiennes.
Selon la Coalition canadienne contre la douleur, les douleurs chroniques touchent un adulte canadien sur cinq et ces gens souffrent en général pendant près de six ans.
« Pour plus de la moitié des personnes souffrant de douleur chronique, les médicaments seuls ne sont pas suffisants, explique le Dr Deborah Radcliffe-Branch. C’est dire qu’il y a place pour un plan global de gestion de la douleur qui mise sur une équipe multidisciplinaire capable de proposer des techniques et des stratégies d’autogestion comme celles qu’offre le PADC, qui a jusqu’à maintenant aidé plus de 1 500 patients. »
Développé à l’Université Stanford, le PADC a une approche centrée sur les problèmes et favorise le partage des connaissances. Chaque atelier accueille une douzaine de participants et, durant une année, 28 ateliers sont offerts en français et en anglais.
« Si quelqu’un soulève un problème, quel qu’il soit, nous en discutons en groupe d’une façon très structurée, explique le Dr Radcliffe-Branch. Le groupe discute du problème et chacun peut ainsi profiter des stratégies, des techniques et des conseils des autres pour apprendre à gérer sa douleur. Cette approche contribue beaucoup à la résolution des problèmes de chacun. »
Le programme enseigne également aux patients à mieux interagir avec les équipes de soignants, leur apprend à cheminer dans le système de soins de santé, revoit leur médication et les autres traitements en vue de soulager la douleur chronique, enseigne les techniques favorisant un sommeil réparateur, traite d’exercice, de régulation de même que des thérapies et traitements alternatifs, et aborde notamment les diverses méthodes et techniques de relaxation et de prise de pleine conscience.
« Il s’agit d’un programme très complet qui redonne aux participants leur pleine capacité à gérer eux-mêmes leur douleur, explique le Dr Radcliffe-Branch. Ils doivent suivre un plan d’action hebdomadaire et le respect de ce plan est essentiel étant donné que ces gens souffrent de douleur chronique qu’ils n’ont jamais réussi à soulager; le succès amène le succès et est source de motivation. Ils reprennent courage et confiance en eux un peu plus chaque semaine et peu à peu, parviennent à atteindre leurs objectifs. »
Selon le Dr Radcliffe-Branch, il y a une réelle incompréhension de ce qu’est la douleur chronique, car elle n’est pas « visible ». Les gens qui côtoient ceux qui souffrent de douleur chronique ont parfois de la difficulté à comprendre que cette douleur est constante et qu’elle constitue une limitation importante. « C’est une situation difficile, poursuit le Dr Radcliffe-Branch, car non seulement la personne doit-elle vivre avec la douleur, elle doit également convaincre ses proches qu’elle souffre réellement. On taxe souvent ces personnes d’avoir une maladie psychosomatique ou d’exagérer leur douleur. »
« Nous aidons les gens à y aller progressivement en utilisant les bons outils et la bonne structure, mentionne le Dr Radcliffe-Branch. Ce programme connaît un grand succès et je suis très fière que le CUSM aide ainsi les personnes qui souffrent de douleur chronique. Pour ces gens, nous faisons une réelle différence. »
Deborah Radcliffe-Branch, PhD
Deborah Radcliffe-Branch, PhD
Directrice, l’Atelier, ABC de l’autogestion des soins
Professeur adjointe, Faculté de médecine de l’Université McGill
Institut de recherche, Centre universitaire de santé McGill
2155, rue Guy, bureau 1230.5
Montréal, Québec
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