La concentration est interprétée en tenant compte des informations sur le patient, par exemple:
L'indication de l'analyse
Médicaments concomitants
Dose de l'antirétroviral
Prise avec ou sans nourriture
Adhésion
Résistance virale
Le rapport d'interprétation comprend différent éléments, tels :
- Médecin référant
- Données démograhiques du patient
- Données de résistance virale génotypique (lorsque fournies)
- Valeurs cibles des paramètres PK/PD
- Graphique avec la courbe pharmacocinétique moyenne de population, la courbe minimale visée selon la concentration minimale cible et les résultats du patient
- Temps post-dose du prélèvement
- Concentrations plasmatiques
- Avis pharmacologique
- Coordonnées pour rejoindre un pharmacien en cas de questions
Les rapports d'interprétation sont envoyés par la poste entre 2 et 3 semaines après l'arrivée de l'échantillon au laboratoire du programme. Cliquez ici pour un exemple fictif d'un rapport d'interprétation.
Paramètres pharmacocinétiques / pharmacodynamiques :
Plusieurs paramètres pharmacocinétiques / pharmacodynamiques (PK/PD) sont utilisés pour l'interprétation des concentrations plasmatiques des antirétroviraux. Les facteurs qui influencent le choix du paramètre à utiliser pour un patient sont: l'antirétroviral analysé, le temps post-dose du prélèvement, une histoire d'échec virologique aux inhibiteurs de la protéase et la résistance virale.
Les valeurs cibles des paramètres PK/PD sont déterminées suite à une analyse exhaustive de la littérature primaire.
Concentration plasmatique (aléatoire)
Concentration plasmatique mesurée, peu importe le temps post-dose.
Si l'échantillon n'a pas été pris à la fin de l'intervalle posologique, la concentration plasmatique sera comparée à la courbe pharmacocinétique moyenne de population et à la courbe minimale visée. Le temps post-dose adéquat dépend de l'intervalle posologique et de l'antirétroviral mesuré (voir Demander une analyse / Prélèvement sanguin).
Concentration minimale
La concentration minimale (Cmin) est la plus faible concentration dans l'intervalle posologique. La Cmin est souvent, mais pas toujours, à la fin de l'intervalle posologique (creux ou Ctau). Si l'échantillon n'a pas été pris à la fin de l'intervalle posologique mais pendant la phase d'élimination, il est possible d'extrapoler la Ctau en utilisant la demi-vie d'élimination moyenne de l'antirétroviral en question. Ceci, par contre, demeure un estimé qui peut manquer de précision si la demi-vie d'élimination de l'antirétroviral chez le patient est plus courte ou plus longue que la moyenne.
Par souci de simplicité, le terme Cmin est utilisé sur ce site pour désigner à la fois la vraie Cmin et le creux (Ctau). La Cmin est le paramètre le plus utilisé pour déterminer si la concentration est thérapeutique chez les patients avec virus sans mutation conférant de la résistance à l'antirétroviral analysé.
A noter, la valeur cible de la Cmin pour certains inhibiteurs de la protéase (IP) peut être plus élevée chez les patients avec une histoire d'échec virologique aux IP comparativement à ceux sans histoire d'échec virologique. Pour cette raison, il est donc important de fournir cette information sur le formulaire de collecte de données. De plus, la Cmin peut être calculée uniquement si l'heure et la date du prélèvement et de la dernière dose sont indiquées sur le formulaire de collecte de données et si le prélèvement a été pris lors de la phase d'élimination (voir Demander une analyse / Prélèvement sanguin).
Concentration maximale
La concentration maximale (Cmax) est un paramètre peu utilisé et n'est généralement pas utile pour prédire la réponse virologique. La Cmax représente la concentration la plus élevée après la prise d'une dose et s'observe généralement entre 1 et 4 heures post-dose. Ce paramètre est surtout utilisé pour évaluer la présence d'une malabsorption. La Cmax de l'indinavir est aussi associée au développement d'effets indésirables.
C-all
La C-all est un paramètre utilisé lors de l'interprétation des concentrations plasmatiques de raltégravir chez les patients avec une histoire d'échec virologique à trois classes d'antirétroviraux. La C-all de raltégravir est la moyenne géométrique de toutes les concentrations mesurées, et ce peu importe le temps post-dose.
Quotient inhibiteur génotypique
Le quotient inhibiteur génotypique (GIQ) combine les données de résistance virale et de pharmacocinétique et est utilisé pour interpréter la majorité des concentrations plasmatiques des inhibiteurs de la protéase (IP) chez les patients avec virus avec mutations conférant de la résistance à la l'inhibiteur de la protéase analysé. Le GIQ permet l'individualisation de la Cmin cible pour chaque patient selon la résistance virale acquise. Le GIQ est un déterminant indépendant de la réponse virologique aux IP chez la population ayant déjà pris des antirétroviraux.
GIQ = Cmin / nombre de mutations conférant de la résistance à l'antirétroviral analysé
Il est important de noter que le GIQ peut être calculé uniquement si l'heure et la date du prélèvement et de la dernière dose sont indiquées sur le formulaire de collecte de données, si le prélèvement a été pris lors de la phase d'élimination et si les virus du patient présentent des mutations conférant de la résistance à l'antirétroviral (voir Demander une analyse / Prélèvement sanguin).
Quotient inhibiteur virtuel
Le quotient inhibiteur virtuel (vIQ) combine les données de résistance virale et de pharmacocinétique et peut être utilisé pour interpréter les concentrations plasmatiques de darunavir chez les patients avec virus ayant une sensibilité réduite à cet antirétroviral.
vIQ = Cmin / (IC50 x indice de résistance)
IC50: concentration qui inhibe 50% de la réplication virale, ajustée selon la liaison protéique
Indice de résistance ("fold-change"): multiple de l'augmentation de l'IC50 des virus du patient versus des virus de référence, déterminé par le phénotype virtuel
Il est important de noter que le vIQ peut être calculé uniquement si l'heure et la date du prélèvement et de la dernière dose sont indiquées sur le formulaire de collecte de données, si le prélèvement a été pris lors de la phase d'élimination et si les données du phénotype virtuel sont documentées (voir Demander une analyse / Prélèvement sanguin).