Sortir de leur zone de confort pour travailler dans une toute nouvelle unité Covid
Au sein du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le personnel a été redéployé pour répondre aux exigences entourant la COVID-19. Au cours des dernières semaines, le Dr Kevin Schwartzman, directeur de la Division de médecine respiratoire au CUSM, et ses collègues ont uni leurs efforts pour augmenter la capacité, notamment en convertissant une partie du Centre de médecine innovatrice du site Glen (un espace habituellement réservé à la recherche) en unité C4, une unité entièrement consacrée à la prise en charge des patients atteints de la COVID-19. En quelques semaines, la capacité des unités COVID a dépassé les 100 lits pour l’ensemble du CUSM, tandis que la capacité de l’unité de soins intensifs COVID atteignait 50 lits. Rien de tout cela n’aurait été possible sans le redéploiement des membres du personnel de la santé qui sont sans contredit des champions du CUSM.
Cordelia McNeal, infirmière clinicienne à l’hôpital de jour de l’Institut thoracique de Montréal, a relevé le défi de mettre en place l’unité C4, la première unité COVID, en tant qu’infirmière gestionnaire. Elle et son équipe avaient une semaine pour préparer l’espace destiné à recevoir les patients, et en raison de cet échéancier serré, des émotions éprouvantes liées à l’incertitude de la pandémie ont surgi. L’expérience s’est toutefois révélée enrichissante. « On a un vrai sentiment d’accomplissement quand un patient obtient son congé de l’unité, dit Cordelia. Il y a aussi un fort sentiment de collaboration et de communauté, en particulier parce que les infirmières de l’unité se sont portées volontaires pour travailler ici. »
Des médecins ont aussi été réaffectés en dehors de leurs spécialités pour assurer les soins au chevet des patients atteints de la COVID-19. La Dre Beatrice Wang, directrice de la Clinique du mélanome du CUSM, est l’une des six dermatologues qui ont délaissé leur spécialité pour travailler à l’unité COVID. « J’étais inquiète à l’idée de soigner les patients en dehors de ma spécialité parce que ça fait quelques décennies que j’ai travaillé dans les unités de soins, et je ne suis pas interniste. Mais on m’a jumelée à de formidables pneumologues, et jusqu’à présent, tout s’est bien passé. Nous y sommes allés parce que nous voulons aider », affirme-t-elle.
Même en sachant que le virus est très contagieux, qu’il n’existe pas encore de traitement ou de vaccin, et que de nombreux patients ont besoin de soins vitaux, comme de vrais champions, ceux de l’unité C4 ont foncé et attaqué l’incertitude de front.