Garder la tête haute après un traumatisme crânien

Stephen Masciotra n’a aucun souvenir de l’accident d’automobile qui l’a plongé dans le coma pendant six semaines à l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM-CUSM) en juin 2008, lorsqu’il avait 18 ans.

« Ma mémoire a été touchée, et j’ai de la difficulté avec la résolution de problèmes et les mathématiques, affirme le jeune homme. Mais j’ai fait beaucoup de progrès depuis l’accident. »

À son arrivée à l’hôpital, Stephen avait un traumatisme crânien associé à une hémorragie interne et à un œdème du cerveau. Il s’est fait opérer pour soulager la pression, mais les médecins ne savaient pas s’il pourrait manger, parler ou marcher.

Stephen Masciotra
« Les gens du CUSM ont fait plus que leur travail; ils m'ont remonté le moral. Maintenant, je donne à mon tour de l'espoir aux patients et aux familles, » dit Stephen Masciotra, patient victime de traumatisme crânien et bénévole au CUSM.

« Ma mère est très religieuse et a prié pour moi tous les jours, raconte-t-il. Elle allait directement de l’hôpital à l’oratoire Saint-Joseph, où elle priait pour que je guérisse. »

Des années de réadaptation

Stephen a passé trois mois à l’HGM-CUSM, puis un an à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay de Montréal. Ses lésions touchaient les deux côtés de son cerveau, mais le côté gauche était plus atteint. En plus des troubles de mémoire et de raisonnement, il éprouvait également de la difficulté à parler et à bouger le bras droit. Il a dû réapprendre à peu près tout avec l’aide de physiothérapeutes, d’orthophonistes, d’ergothérapeutes, de psychologues et de travailleurs sociaux. Il a ensuite été transféré au Centre de réadaptation Constance-Lethbridge à titre de patient externe, afin de poursuivre les traitements. Huit ans plus tard, il a parcouru beaucoup de chemin, et il constate encore de légères améliorations.

« Maintenant, quand je parle, on peut généralement me comprendre, sauf si je suis fatigué. Je vais au gym pour travailler mon bras droit et activer le muscle, alors mes bras sont maintenant proportionnés. »

Tout au long de sa convalescence à l’hôpital, le jeune homme a toujours essayé de demeurer positif, avec l’aide de ses parents et du personnel soignant. Depuis trois ans, il fait du bénévolat au département de l’HGM-CUSM où il a passé trois mois de sa vie, afin de redonner à ceux qui l’ont soutenu.

« Les gens du CUSM ont fait plus que leur travail; ils m'ont remonté le moral. Maintenant, je donne à mon tour de l'espoir aux patients et aux familles. »

Stephen affronte désormais un nouveau défi : il veut décrocher un diplôme en réadaptation physique au Collège Dawson.

« À cause de ce que j’ai vécu, je connais la réadaptation comme le fond de ma poche, déclare-t-il. Je pense que je serai bon dans les aspects plus pratiques du travail, mais je dois d’abord réussir les matières scientifiques plus difficiles. Et si je commence par échouer, je réessaierai. Le secret, c’est de ne jamais abandonner. »