Quand l'amitié sauve une vie
Stephen Evans et Andy Bowers sont amis depuis environ 15 ans, mais le 13 mars 2014, leur amitié a atteint un nouveau sommet à l’unité de transplantation de l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill. Deux ans plus tard, à l’occasion de la Semaine nationale de sensibilisation au don d’organes et de tissus, ils reviennent sur leur expérience exceptionnelle.
Tout a commencé en juillet 2013, lorsque Stephen, après avoir souffert de crampes dans les jambes, a reçu un diagnostic totalement inattendu d’insuffisance rénale terminale et a appris qu’il avait besoin d’une greffe de rein. La nouvelle a foudroyé son ami Andy qui est, comme lui, père de deux enfants. La première pensée qui lui est venue à l’esprit fut : « Qu’est ce je peux faire? »
C’est un sentiment étrange et puissant que de permettre à quelqu’un de remettre sa vie sur les rails. dit Andy Bowers
Au cours des mois suivants, Stephen a reçu trois traitements de dialyse par semaine, suivi un régime très strict et subi des examens visant à déterminer s’il était assez fort pour survivre à la transplantation. Heureusement, la réponse fut positive. De son côté, Andy s’est informé sur le don de rein et a jugé que les risques étaient minimes, surtout en comparaison à la valeur du geste. « Je me suis donc offert pour le don de rein et je suis apparu comme un match parfait », dit-il.
Avant la greffe, Andy s’est soumis à un processus de sélection rigoureux visant à vérifier qu’il était en bonne santé, qu’il n’avait pas d’hypertension artérielle, de diabète, de cancer ou de maladie du cœur ou des reins, et qu’il était bien préparé psychologiquement à ce qui l’attendait.
C’était génial de participer aux Jeux mondiaux des greffés et je prévois d'aller aux suivants, en Espagne. - Stephen Evans
Le jour de la greffe, le prélèvement du rein d’Andy a commencé à 8 h 30 et a duré deux heures, tandis que l’intervention a commencé à 9 h 30 pour Stephen et s’est terminée dans les quatre heures. Le rein greffé a commencé à travailler immédiatement. « Dès que je me suis réveillé de la chirurgie, tous mes symptômes avaient disparu », dit Stephen.
De cette expérience, les deux amis ont appris qu’il y avait 5 500 patients en dialyse à travers le Canada et 1 000 au Québec, la plupart étant en attente d’une transplantation. Ils ont aussi découvert que les transplantations rénales, en plus de sauver des vies, sauvent beaucoup d’argent. En effet, par rapport à la dialyse, qui coûte environ 60 000 dollars par an et par patient, une transplantation rénale génère des économies d’un quart de million de dollars sur cinq ans pour les contribuables. Cela les a motivés à lancer la campagne de sensibilisation The Sign of a Hero, à travers laquelle ils racontent leur histoire, démystifient certains faits sur le don d’organes et, surtout, encouragent les gens à signer et apposer l’autocollant relatif au don d’organes sur leur carte d’assurance maladie.
Aujourd'hui, les deux vont incroyablement bien. « Ma vie est complètement revenue à la normale, dit Stephen. J’arrive à faire tout ce que tout le monde peut normalement faire. Les deux dernières années ont été fabuleuses. Absolument fabuleuses. »
Notre initiative The Sign of a Hero vise à sensibiliser les gens, car de nombreuses personnes sont ouvertes au don d’organes, mais oublient de signer leur carte. Nous pensons que si vous la signez, vous êtes un héro. - Stephen et Andy
Pour Andy, les choses se sont également très bien déroulées. « Je suis sorti de l'hôpital le lendemain de l'opération. Neuf jours plus tard, je courrais, et trois semaines après, j’étais de retour au travail. Il m’a fallu un an pour recouvrer toute mon énergie, mais même ce petit manque d’énergie ne m’empêchait de rien, explique-t-il. Et maintenant, ma santé est complètement revenue à ce qu'elle était auparavant. Ça a vraiment été très facile. »
L'été dernier, Stephen a même participé aux Jeux mondiaux des greffés (World Transplant Games), à Mar del Plata, en Argentine. « C’était une façon pour moi de montrer au monde à quel point on peut récupérer », dit-il.
« J'ai participé aux compétitions de javelot, de lancer du disque, de lancer du poids, de tennis de table et de squash. J'ai gagné au lancer du disque, je suis arrivé quatrième au lancer du poids et j’ai été anéanti par les chinois au tennis de table! ajoute-il en riant. La compétition de squash a été très difficile parce qu’il fallait jouer huit à neuf matchs en une seule journée. Je ne me suis pas rendu aux matchs décisifs, mais j'ai gagné quelques parties. Le plus important pour moi, ce n’était pas tant de gagner que de montrer que j’étais capable de le faire. »
À propos du don de rein de son vivant
Un rein provenant d’un donneur vivant peut fonctionner mieux et plus longtemps qu’un rein provenant d’un donneur décédé. Depuis 2009, les paires de donneur-receveur incompatibles de partout au Canada peuvent, s’ils le souhaitent et si leur état de santé le permet, s’inscrire au Programme de donneurs vivants jumelés par échange de bénéficiaires, qui permet à des paires incompatibles d’échanger de receveur et qui augmente ainsi les chances de trouver un donneur compatible. Le programme est aussi ouvert aux donneurs anonymes prêts à offrir un rein sans connaître aucun bénéficiaire.
Pour plus d’information sur le don d’organes, visitez organsandtissues.ca et transplantquebec.ca