Les patients sous dialyse ne développent pas d'anticorps adéquats avec une seule dose de vaccin contre le SRAS-CoV-2

Une nouvelle étude publiée dans le CMAJ (Journal de l'Association médicale canadienne) montre que la plupart des patients hémodialysés ne développent pas d'anticorps adéquats après leur première dose de vaccin contre le SRAS-CoV-2.

Source: CMAJ

Dre Rita Suri

« Nous conseillons que la deuxième dose du vaccin BNT162b2 [Pfizer] soit administrée aux patients sous hémodialyse à l'intervalle recommandé de trois semaines, et que des mesures rigoureuses de prévention et de contrôle de l'infection par le SRAS-CoV-2 soient maintenues dans les unités d'hémodialyse jusqu'à ce que l'efficacité du vaccin soit connue », écrit la Dre Rita Suri, directrice de la division de néphrologie au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et scientifique à l'Institut de recherche du CUSM, à Montréal (Québec), avec ses coauteurs.

Les patients sous hémodialyse sont particulièrement vulnérables à la COVID-19 car ils doivent quitter leur domicile trois fois par semaine pour aller se faire dialyser dans un établissement de soins. Le taux de mortalité est de 20 à 30 %, soit 10 fois plus élevé que dans la population générale.

L'étude a porté sur 154 patients hémodialysés au Québec (135 sans infection antérieure au SRAS-CoV-2 et 19 avec), 40 volontaires en santé (20 sans infection antérieure au SRAS-CoV-2 et 20 avec), et sur le plasma convalescent de 16 patients dialysés ayant survécu au COVID-19. Les chercheurs ont mesuré les taux d'anticorps des participants et ont constaté que les patients dialysés qui n'avaient jamais été exposés à la COVID-19 présentaient des taux d'anticorps inférieurs à ceux des participants des deux groupes témoins, même jusqu'à 8 semaines plus tard. Les anticorps étaient indétectables chez 57 % des patients sous hémodialyse. Sur les 154 patients sous dialyse, 4 ont développé la COVID-19 après avoir été vacciné.

 « Les patients sous hémodialyse qui n'avaient pas répondu au bout de quatre semaines n’avaient pas répondu non plus au bout de huit semaines, ce qui est un argument qui va à l’encontre de la possibilité d'une réponse tardive chez ces personnes. Les patients plus âgés et ceux sous immunosuppression présentaient des taux de séroconversion encore plus faibles, mais même les patients plus jeunes qui n'étaient pas sous immunosuppression présentaient un taux de séropositivité significativement plus faible que les témoins », écrivent les auteurs. La réaction des patients dialysés à la deuxième dose de vaccin est en cours d'étude.

À propos de l’étude

 L’article Short-term antibody response after 1 dose of BNT162b2 vaccine in patients receiving hemodialysis est publié le 12 mai, 2021.

Contact médias du CUSM pour les interviews: Fabienne Landry, media relations, MUHC, [email protected]

Contact général pour les médias: Kim Barnhardt, CMAJ[email protected]