Lorsque les soins palliatifs inspirent la vie
Vêtu de son traditionnel gilet bleu, Jean-Pierre Fournier arrive chaque mardi à l’unité de soins palliatifs de l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill (RVH-CUSM). Depuis les 13 dernières années, l’homme de 65 ans est fidèle au service de bénévolat de l’hôpital.
Bien qu’il soit comptable de formation, M. Fournier n’est pas étranger au monde hospitalier. En fait, pendant 29 ans, il a occupé un poste de cadre dans un centre d’hébergement en soins de longue durée (CHSLD). Pour lui, l’unité de soins palliatifs est beaucoup plus qu’une simple unité, c’est un endroit où il ressent un véritable esprit de communauté.
En 2001, M. Fournier a eu l’occasion d’accompagner sa sœur Louise, atteinte d’un cancer au cerveau, pendant son séjour aux soins palliatifs. Dès lors, il a su qu’il voulait être bénévole auprès des personnes en fin de vie. « Je crois vraiment que c’est un privilège de pouvoir accompagner les personnes qui sont à cette étape de leur vie », dit-il.
Le début d’une passion pour le bénévolat
M. Fournier a fait ses débuts comme bénévole en mars 2003 à l’HRV-CUSM. Lorsque l’unité des soins palliatifs a fermé ses portes, il est allé du côté de l’Hôpital général de Montréal. C’est en avril 2015 qu’il a migré vers le nouveau site Glen, où il se dévoue sept heures par semaine, toujours à l’unité des soins palliatifs. « J’ai commencé à m’intéresser aux personnes en fin de vie grâce aux expériences vécues et à mon parcours en CHSLD, dit-il. Je participe à des congrès. Je lis beaucoup sur le sujet, je m’informe. C’est quelque chose qui me passionne. »
Du temps passé aux soins palliatifs, il a tiré une grande leçon de vie : apprécier chaque instant comme si c’était le dernier. « Je ne me pose plus de questions. Cette notion d’un rendez-vous manqué, je ne la laisse pas passer. Les soins palliatifs m’ont appris à vivre chaque moment. »
Une unité remplie de vie
Toujours avec le sourire aux lèvres, M. Fournier se promène de chambre en chambre, visite les patients et apporte un soutien au personnel. Après toutes ces années, l’unité de soins palliatifs est devenue un territoire connu pour l’homme qui dit faire ce travail en toute humilité.
Je dirais que nous, les bénévoles, ne comptons pas le temps que nous consacrons à chaque personne. Nous ne faisons pas partie du corps médical ou de l’équipe des travailleurs spéciaux; ce qui compte c’est d’apporter une présence aux patients et d’être sur la même longueur d’ondes.
M. Fournier dit aussi sentir beaucoup de vie au sein de l’unité. Selon lui, les patients qui s’y trouvent ne dégagent pas un sentiment de tristesse étant donné que chaque personne fait de son mieux pour garder une énergie positive. « La plus grande chose que les soins palliatifs m’ont appris, c’est de vivre la vie, dit-il. Je dis toujours que ma vie a commencé réellement aux soins palliatifs de l’Hôpital Royal Victoria. »